AGROALIMENTAIRE: forte résilience malgré la crise sanitaire

AGROALIMENTAIRE: forte résilience malgré la crise sanitaire

En dépit des contraintes, le secteur a continué à assurer un approvisionnement adéquat du marché.

L’effet de la crise diffère d’une filière à l’autre.

 

Par C. Jaidani

 

Dès l’annonce de l’état d’urgence sanitaire et du confinement au Maroc le 20 mars 2020, un vent de panique et d’inquiétude a soufflé sur les consommateurs. Ils ont pris d’assaut les marchés et les grandes surfaces pour constituer un stock de sécurité de produits agroalimentaires. Cette hausse de la demande a créé quelques perturbations au début de la pandémie. Conscients de cette situation, les autorités et les professionnels du secteur ont redoublé d’effort pour assurer un bon approvisionnement sans que cela n’ait le moindre effet sur les prix.

Pour y parvenir, le département de l’Industrie et du Commerce a créé une cellule de crise pour faire un suivi régulier de la chaîne d’approvisionnement, notamment la disponibilité des différents produits agroalimentaires, surtout les plus demandés par les citoyens, ainsi que le maintien de l’activité des entreprises productrices. L’objectif était d’accompagner les entreprises du secteur, anticiper les éventuelles perturbations et intervenir le cas échéant auprès des différentes administrations concernées pour débloquer la situation.

Il était question aussi d’assurer un ravitaillement suffisant non seulement des grandes villes, mais aussi des régions les plus éloignées. «Nous avons dû également gérer adéquatement notre approvisionnement en matières premières et en intrants dont certains sont importés, et ce malgré la prise en charge de frais supplémentaires engendrés par la pandémie», soulignet-on auprès de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri).

En effet, la majorité des entreprises du secteur est fortement dépendante de l’amont agricole. Les restrictions de déplacement et les deux dernières années de sécheresse ont perturbé leur approvisionnement. Mais grâce à une bonne gestion des stocks, aucun effet négatif n’a été répercuté sur les consommateurs. Au niveau logistique, la filière a procédé à un suivi particulier des modalités de circulation des produits alimentaires.

«Pour une bonne coordination, nous avons veillé à la diffusion régulière auprès des entreprises du secteur de toutes les informations utiles, sociales, économiques, financières et fiscales liées à la pandémie afin de leur permettre de réagir dans les délais prescrits. Nous avons également diffusé un guide pour résoudre les difficultés rencontrées, surtout celles relatives au déploiement sur le terrain des mesures prises par le Comité de veille économique (CNSS, banques..)», explique la Fenagri.

Pour se conformer au protocole sanitaire, les entreprises ont pris des mesures draconiennes, notamment la distribution des accessoires de protection (masques et gels hydroalcooliques). Il fallait aussi adapter la chaîne de production aux mesures de distanciation. Malgré ces contraintes, le secteur a gagné brillamment la bataille de l’approvisionnement lors du mois de Ramadan, qui a eu lieu du 24 avril au 23 mai 2020, une période qui connaît une nette augmentation de la consommation.

S’agissant de la reprise, tous les indicateurs font état d’une relance progressive de l’activité des entreprises du secteur agroalimentaire, meilleure que celles observée dans d’autres secteurs. En effet, les pertes d’emploi et le nombre de faillites sont bien moindres que dans d’autres filières. 

 

Impact du marasme du tourisme et de la restauration
La filière agroalimentaire a été impactée par une baisse de la demande de consommation sous l’effet de la fermeture des unités hôtelières, de restauration, des cafés… ainsi que la baisse du pouvoir d’achat de plusieurs milliers de citoyens qui ont perdu leur emploi ou qui travaillent partiellement. Après le déconfinement, les unités de production ont fait les frais de la réduction des horaires d’ouverture. Ce qui a engendré une baisse du chiffre d’affaires. Quasi stagnant pour les activités relatives aux produits de première nécessité comme les huiles de table, cette baisse a été de 20 à 30% pour les filières «fromages», «thés» et «cafés» et de 35 à 60% pour les activités de la «chocolaterie», «confiserie», «boissons» et «biscuiterie».

 

 

 

 

 

 

 

 

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