Le secteur agroalimentaire veut diversifier ses débouchés à l’international.
Il doit aussi s’adapter aux nouvelles tendances des marchés.
Par C. Jaidani
Secteur phare du Plan d’accélération industrielle et filière stratégique du Plan Maroc Vert, l’agroalimentaire aspire à jouer également un rôle clé dans «Generation Green». Cette stratégie sectorielle de l’agriculture nationale pour la période 2020-2030 veut capitaliser sur l’innovation et la technologie pour hisser le niveau de l’activité. Il faut rappeler que le secteur est divisé en trois groupements de filières bien distinctes. Il s’agit des filières de base, qui sont les branches orientées vers le marché local où plus de 94% de leur production sont écoulées (les industries laitières, sucrières, des corps gras, de transformation des céréales et de transformation de viandes).
En deuxième lieu, figurent les filières à fort potentiel à l’export. Elles sont très liées à l’amont agricole et sont constituées principalement des industries de transformation de fruits et légumes (maraîchage et petits fruits, produits issus de l’olive, de l’argan et des agrumes). 75% de la production de ces industries sont écoulées sur les marchés étrangers et disposent d’un fort potentiel de croissance qui est encore sous-exploité. En dernier lieu, on trouve les filières intermédiaires ou les branches qui ont besoin de matières premières importées (biscuiterie, chocolaterie, confiserie, boissons…).
Outre la satisfaction des besoins du pays, l’objectif du secteur est aussi de booster les exportations et diversifier les débouchés pour qu’ils ne soient pas concentrés uniquement au niveau de l’Europe. En effet, 90% des exportations prennent la destination de l’Union européenne. Les principaux clients de cette zone sont la France (38,9%), l’Espagne (13,1%) et les Pays-Bas (9,9%). Actuellement, les produits marocains ont réalisé des percées remarquables dans de nouveaux marchés comme la Russie, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique ou les pays du Golfe. Ils séduisent par leur qualité et aussi leurs prix compétitifs.
Pour faire face à la concurrence des autres pays, notamment méditerranéens, les professionnels du secteur sont confrontés à plusieurs défis dont, entre autres, le recrutement d’une main-d’œuvre qualifiée. Malgré le lancement de plusieurs programmes de formation, tant au niveau de l’OFPPT qu’à celui des écoles ou des instituts spécialisés, certaines filières n’arrivent pas à trouver les profils demandés et sont contraintes de faire appel à des étrangers.
A l’export, les consommateurs européens, par exemple, ont tendance à opter pour les produits bio qui contiennent moins d’additifs. S’adapter à ces tendances a un coût. Pour répondre au cahier des charges de leurs clients, les exportateurs de produits alimentaires doivent également respecter certains engagements, comme l’obligation de réduire l’empreinte carbone, ce qui implique un changement de business model avec un effet domino sur l’ensemble de la chaîne de valeur.