Agriculture urbaine: un concept qui a le vent en poupe

Agriculture urbaine: un concept qui a le vent en poupe

Ce concept connaît un succès dans plusieurs villes dans le monde.

Il permet de préserver les ressources naturelles et foncières et de lutter comme l’expansion urbaine.

 

Par C. Jaidani

 

Quand on évoque le mot agriculture, il nous vient à l’esprit le monde rural, le plein air, les champs… Mais l’activité peut être déployée à très faible échelle dans les villes, le plus souvent chez des passionnés. Ce concept est différent du jardinage et les récoltes sont destinées exclusivement à la consommation, comme les fruits et légumes ou les produits d’élevage. Il est pratiqué dans de petites surfaces comme les cours, les toits et parfois dans les espaces publics. Cette filière de niche est préconisée par l‘ONU et la FAO afin de répondre aux besoins alimentaires des zones urbanisées, notamment dans les villes et les pays pauvres.

Même dans les pays développés, il connaît un essor notoire, notamment en Europe. Au Japon, c’est une activité ancestrale très répandue. Connus comme étant de très bons botanistes, les Japonais ont créé des variétés de produits, spécifiques pour l’agriculture urbaine, plus productives et moins exigeantes en matière d’occupation du sol. Partout dans le monde, de grandes villes s'y intéressent à l’instar de Montréal, Singapour ou Shanghai.

Leurs mairies proposent des moyens de soutien, d'encadrement et scellent des partenariats avec des organismes spécialisés qui développent des technologies innovantes, comme l'aéroponie, assurant un meilleur rendement. Selon la luminosité, il est possible de contrôler la température et l'humidité; deux éléments essentiels pour assurer une bonne poussée.

Pour sa part, l’irrigation est strictement contrôlée. Dès lors, les plantes sont moins exigeantes en matière de produits phytosanitaires polluants. Grâce à cette option, certaines fermes peuvent assurer les besoins de plusieurs familles. Au Maroc, l’agriculture urbaine n’est pas un concept nouveau. Elle a toujours existé, surtout dans les médinas et les quartiers périurbains. Fortement attachés à leurs traditions rurales, plusieurs habitants des quartiers populaires continuent de pratiquer cette activité, notamment l’élevage de petites bêtes comme la volaille, le pigeon, le lapin ou autres.

La plupart des médinas sont conçues de riads et de maisons de type marocain. Elles ont assez d’espace pour lancer ce genre de plantation, ce qui est plus contraignant pour les logements en copropriété. A l’instar des autres villes dans le monde, les villes marocaines peuvent développer cette niche. Le niveau d’ensoleillement durant l’année est un avantage majeur pour les plantations.

Certaines organisations essaient de promouvoir ce concept, comme l’Association le Toit en vert, qui milite pour lancer de petits projets dans les villes de Fès et Meknès. Mais l'agriculture urbaine a ses limites, car le volume produit n’est pas assez conséquent pour assurer les besoins de la population des villes. Elle implique, par ailleurs, des défis majeurs en matière d'exploitation et aussi de préservation de l’environnement.

Une opportunité pour les communes urbaines
Les communes urbaines peuvent utiliser les terrains vagues ou les terrains publics non utilisés pour lancer des exploitations pilotes. Cette expérience permet d’investir une nouvelle formule pour aménager les territoires. Elle a un effet sur le métabolisme urbain et impulse des méthodes novatrices pour vivre autrement, nourrir les populations différemment et rendre les villes plus résilientes. Le concept permet également de préserver les ressources naturelles et foncières et lutter efficacement comme l’expansion urbaine. Les fermes donnent un meilleur paysage et peuvent servir d’espaces verts plus naturels, gommant cette image de villes bétonnées et polluées.

 

 

 

 

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