Cette procédure adoptée de plus en plus présente beaucoup de vertus. Toutefois, sans suivi et sans évaluation, la gestion axée sur les résultats pourrait rester au stade de procédure.
On ne cessera jamais de le répéter, l’administration est le canal par excellence pour la transmission des politiques publiques. Toutefois, au Maroc comme dans d’autres pays du continent africain, l’administration est souvent surpeuplée et peu productive. Mettre en place une gestion axée sur les résultats a été le leitmotiv de nombreuses administrations africaines pointées du doigt à cause de leur stérilité. C’est dans ce cadre que s’est inscrit le séminaire organisé récemment par la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Un séminaire de haut niveau destiné aux décideurs politiques et aux responsables de la mise en œuvre des politiques de gestion axée sur les résultats (GAR). Depuis plus d’une dizaine d’années, les pays africains se sont lancés dans des programmes rigoureux ciblant la réforme du secteur public, la fonction publique et les institutions de l’Etat. «Ces programmes visaient également à développer une meilleure qualité du service rendu aux citoyens. Ces deux dernières décennies, des efforts de réforme ont pris une dimension encore plus importante, avec un intérêt particulier pour la modernisation de l’administration publique», nous informe la CEA dans un aide-mémoire sur la GAR dans l’administration publié à l’occasion.
Se réunir aujourd’hui pour évaluer et faire le point n’est pas fortuit. Il découle d’un constat un peu amer : les administrations et les services publics accusent de nombreuses carences relatives à la faible performance et à la qualité des prestations qu’elles fournissent aux citoyens. Elles pâtissent également de la pléthore des effectifs, du manque de compétence et de l’absence du sens de responsabilité chez de nombreux fonctionnaires. Hormis l’efficacité, la taille des dépenses remet en cause le mode de gouvernance. D’où la nécessité de l’évaluation régulière de la GAR. Les responsables sont désormais conscients qu’il faut être en possession de certaines informations utiles pour mener le processus à bon escient. D’où les idées d’ouverture, de transparence, de responsabilisation et d’engagement en vue d'atteindre les objectifs fixés au départ. Et c’est là où le bât blesse. Parce que s’il est communément admis que la GAR présente beaucoup de vertus, il reste néanmoins que le suivi et l’évaluation, leviers importants dans la réalisation effective desdits résultats, semblent peu maîtrisés par les parties impliquées dans la chaîne de production des résultats dans les adminis trations publiques. C’est d’ailleurs l’enjeu de toute la rencontre : revenir sur l’impérieuse nécessité d’évaluation et, surtout, comment accompagner les Etats ainsi que les administrations publiques et privées souhaitant approfondir leurs connaissances à travers des échanges sur les techniques et les mécanismes de suivi et d’évaluation en matière d’implémentation de la GAR. Autre enjeu de la rencontre est de permettre une meilleure mise en œuvre de la GAR dans les pays qui l’ont adoptée même si quelques discussions surgissent sur la question de l’adaptation des principes posés par la GAR au regard de certains contextes. Il s’agit également de s’inspirer de la forme de suivi et d’évaluation de quelques pays qui ont connu un franc succès
Par S. Es-siari