Depuis le 1er décembre 2022, il a été procédé à l’intégration des plus démunis, qui bénéficiaient du Ramed, et des travailleurs non salariés.
Par C. Jaidani
La généralisation de la couverture sociale figure parmi les grands projets structurants du règne du Roi Mohammed VI. «Le moment est venu de lancer, au cours des cinq prochaines années, le processus de généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains. Ce projet requiert une réforme rigoureuse des systèmes et programmes sociaux», avait affirmé le Souverain, le 29 juillet 2020, dans son discours à l’occasion du 21ème anniversaire de son accession au Trône. Il a rappelé que «la crise liée à la pandémie a mis en évidence un certain nombre d’insuffisances, notamment la faiblesse des réseaux de protection sociale».
Depuis cette annonce, le gouvernement met les bouchées doubles pour mener à bien ce projet, dont l’un des grands chantiers a été la généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO). Ainsi, depuis le 1er décembre 2022, il a été procédé à l’intégration des plus démunis, qui bénéficiaient jusqu’au 30 novembre 2022 du Régime d'assistance médicale (Ramed), et des travailleurs non salariés.
«Ce basculement a concerné à peu près 4.000.000 assurés principaux. En réalité, nous avons reçu une base de données de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), qui contient un peu plus de 4.100.000 personnes. Après vérification, nous avons vu que sur ces 4.100.000 personnes, environ 250.000 disposaient déjà d’une couverture maladie (AMO TNS, AMO TS, AMO CNOPS, Mutuelle des FAR). A la fin, nous avons immatriculé un peu plus de 3.700.000 personnes et, avec leurs ayants droit, nous avons un total de bénéficiaires qui avoisine les 10.000.000 de personnes», explique le DG de la CNSS, Hassan Boubrik. Ce basculement d’un régime à un autre est à la fois «un saut qualitatif pour ces Marocains qui bénéficient d’une couverture plus large et un défi technique et organisationnel pour les acteurs du système de santé», indique-t-on.
Pour faciliter cette migration du Ramed à l’AMO Tadamon, l’immatriculation s’est faite de façon automatique, les assurés n’ayant pas eu besoin de faire de démarche particulière. La généralisation de l’AMO faite, l’un des principaux défis reste le financement pour garantir la viabilité du système. Dans son dernier rapport, la Cour des comptes a effectivement alerté sur la viabilité et la pérennité du financement de l’AMO pour garantir le système dans son ensemble. Rappelons qu’afin d'assurer un financement permanent de ce système unifié, le gouvernement s'appuie, d'une part, sur le principe contributif et de mutualisation dans la prise en charge des risques pour les personnes capables de payer les cotisations, et d'autre part, sur le principe de solidarité pour celles incapables de le faire. Selon les prévisions du gouvernement, le coût annuel de la généralisation de l’AMO est évalué à près de 13,8 milliards DH.