1er Congrès africain des transports et de la logistique : Un bilan probant, et des promesses pour l’avenir

1er Congrès africain des transports et de la logistique : Un bilan probant, et des promesses pour l’avenir

cloture catl

Le premier Congrès africain des transports et de la logistique s’est achevé sur une note des plus posi­tives.

De l’avis même de tous les participants rencontrés, de grandes avancées ont été rendues possibles pour favoriser l’émergence d’un secteur intégré de la logistique et des transports africains. Plusieurs défis restent à relever, à l’image de la formation, des réformes institutionnelles ou encore de la fiscalité. Outre les nombreuses relations de business qui se sont nouées en marge du Congrès, cet évènement a surtout mon­tré le désir des pays du continent d’avancer main dans la main pour le meilleur !

Après deux jours d’in­tenses travaux et de réflexions sur la mise en place d’écosys­tèmes logistiques à l’échelle régionale, l’heure est au pre­mier bilan pour le Congrès africain des transports et de la logistique (CATL2015). La grande majorité des partici­pants qui se sont succédé lors des différents panels, amis en évidence les nombreux obs­tacles qui freinent encore le développement et l’intégration du secteur de la logistique et des transports au niveau afri­cain.

Un congrès d’une telle enver­gure permet de poser les problèmes et de réfléchir ensemble à des solutions. De l’avis même de tous les par­ticipants, le CATL2015 fut de ce point de vue une réussite totale, comme l’a souligné le ministre marocain de l’Equipe­ment, des Transports et de la Logistique, Abdelaziz Rabbah: «Le Congrès est réussi sur le plan de la participation avec la présence de plus d’une ving­taine de pays africains et la venue des grands décideurs régionaux et du secteur privé». Du point de vue de la qua­lité des travaux, le Congrès fut également probant. «Nous avons convenu de ne pas res­ter dans la théorie mais d’être pratiques. De nombreuses ren­contres B to B ont eu lieu en marge du Congrès», précise le ministre.

Du bon business

En effet, en coulisse, dans les salles de réunions et les salons en marge du Congrès, de nombreuses opportunités d’af­faires ont pu être concrétisées, comme en témoigne cet opé­rateur : «il y a eu beaucoup de business en marge des travaux du Congrès. Nous-mêmes, nous nous sommes rappro­chés d’opérateurs ivoiriens pour conclure des partenariats. Des accords, qui n’étaient pas programmés au départ, ont pu ainsi être conclus. De ce point de vue, le Congrès est une réussite totale».

Par ailleurs, qui dit bilan, dit forcément recommandations. Celles-ci ont été énoncées par le ministre djiboutien des Transports, Moussa Ahmed Hassan, lors du discours de clôture du Congrès. «Les 6 panels ont permis d’établir une série de recommandations pour assurer le développement d’écosystèmes logistiques au niveau régional. Aujourd’hui, les partenariats et les éco­systèmes en Afrique existent, mais ce partenariat reste encore relativement faible. Aujourd’hui, des pays africains ont développé le secteur des transports et de la logistique et partage leur expertise. Désormais, il faut faire les réformes institutionnelles qui s’imposent. Il faut notamment plus de partenariats public-privé (PPP), et la mise en place d’un cadre juridique adéquat», souligne Moussa Ahmed Hassan. «Il est également nécessaire, poursuit-il, d’avoir une vision africaine intégrée de la logistique. Cela passe notamment par la création de plusieurs instituts africains de formation. Par ailleurs, l’inté­gration régionale en matière de logistique passe aussi par la libéralisation du secteur aérien pour permettre davantage de connectivité entre les pays afri­cains».

Le PPP, c’est l’avenir

De son côté, A. Rabbah a axé son discours de clôture sur les innombrables horizons de partenariats entre les pays africains en matière de logis­tique et de transports, que ce soit en matière de transport aérien, maritime, ferroviaire, routier, etc. «Des pays ont des façades maritimes et d’autres non. Un port peut donc être une porte d’entrée vers ces pays enclavés. Nous pouvons imaginer le Maroc comme le port d’entrée de l’Afrique de l’Ouest. D’autres pays peuvent jouer ce rôle à l’Est et au Sud», affirme le ministre.

Pour parvenir à cette confi­guration, il est nécessaire de s’attaquer aux obstacles fis­caux. Selon, A. Rabbah. «Il faut inciter les investisseurs et faire confiance au secteur privé, Au Maroc, par exemple, la zone franche de Tanger a facilité l’installation d’entreprises. Cela a décuplé l’investissement et a eu pour effet de multiplier les opportunités d’emplois».

A. Rabbah a longuement insis­té sur le rôle primordial joué par le secteur privé, notam­ment dans le cadre des PPP. «Aujourd’hui, il est possible pour les Etats de construire de nouveaux aéroports modernes, décongestionnés à 0 dirham, grâce à l’apport du secteur privé. Il faut encourager les opérateurs privés et travailler de concert avec eux», indique le ministre.

Et d'ajouter que «les synergies dans le domaine de la logis­tique et du transport vont nous permettre de lever les obs­tacles, qui empêchent les pays africains de se rapprocher». Avant de conclure, il s'adresse aux participants africains : «le Maroc est votre pays, votre terre d’accueil».

Signalons, enfin, que le Congrès s’est achevé par la lecture d’une lettre de remerciements à SM le Roi Mohammed VI, dont et la sollicitude pour le continent africain fait office de ligne de conduite, qui a guidé l’ensemble des travaux durant les 3 jours de ce Congrès.

 

Amine ElKadiri

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