L’œuvre d’Oumaima part essentiellement de la photographie - et sur le tard y retourne - le digital. Une œuvre inclassable, prolifique, souvent audacieuse et tantôt déroutante.
À l’heure de la suprématie des nouvelles technologies polissant les images à coup de Photoshop, voici une jeune qui s’évertue à dépister la beauté, l’effleurer pour l’enfermer à jamais dans des montages à coup de glitchs ensorcelants.
Oumaima El Mouatez, cette jeune d’Essaouira basée à Casablanca, appose son style non moins psychédélique moyennant : motifs tantôt kaléidoscopiques, tantôt fractaux, ou paisley ; couleurs vives et/ou très contrastées. On y retrouve parfois une extrême profondeur de détail. Pis, une certaine stylisation des détails.
Attirée par les belles images, amoureuse des couleurs, l’artiste donne à voir l’expérience magnifique d’une interruption qui détourne un objet de sa forme et de son discours ordinaire. S’emparant du phénomène du glitch qui se trouve généralement dans les télés cathodiques qui réceptionnent mal, dans les bugs d’ordinateurs qui surchauffent…pour créer, elle aussi, des œuvres d’art sorties du rang. Une rêveuse effrénée qui tente, sans l’ombre d’un doute, de changer nos façons de penser.
Particulièrement attachée aux figures féminines, Oumaima jouant avec les formes; les couleurs ou encore les lumières pour un rendu graphique et coloré; elle explore la place de la femme dans la société en la transposant au sein d’environnements vastes et mystérieux.
A scruter, s’ensuit alors une quête avec courage, prudence et humilité, invitant à la réflexion.
De là, ses créations s’immiscent dans notre nostalgie, nos rêves, nos délires, nos fantasmes. D’autant qu’Oumaima s’attache à retranscrire cette dualité permanente entre un monde à la fois hostile et empli d’espoir, dans une dichotomie entre ombre et lumière. So psychédélique !
Vitrine de l’artiste : www.instagram.com/tamgh_art/
Par R.K.H