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Un jour, une œuvre: Finis Gloriae Mundi ou la fin de la gloire du monde

Un jour, une œuvre: Finis Gloriae Mundi ou la fin de la gloire du monde

«Finis Gloriae Mundi» est un recueil de poésie d’Abdelhak Najib. C’est «un voyage au-delà du temps et de ses lisières. Un pèlerinage en solitaire à travers l’humain. Une poésie où l’alchimie retrouve sa lumière comme le grand Art. Un recueil sur la fin d’un monde et la naissance d’un autre…prophétique», lit-on à propos du livre.

 

On ne peut pas imaginer un monde sans poésie, sans poète. C’est ce que François Mitterrand prouva dans un texte publié par «Le Journal du dimanche», et dans lequel il souligne que «les poètes ne sont pas assez lus, c’est sûr (…) La poésie parle pour tous, même pour ceux qui ne la lisent pas».

De Reverdy qui y voyait «le seul moyen de combler l’abîme qui bâille entre les choses qui existent», à Octavio Paz, pour qui la poésie «permet de découvrir la figure du monde dans la dispersion de ses fragments»; de René Char, qui définissait le poème comme «un bout d’existence incorruptible», à Aimé Césaire, pour qui «la musique poétique ne peut être que le battement de la vague mentale contre le rocher du monde», on en revient toujours à cette définition d’Yves Bonnefoy : «la poésie est ce qui prépare à un rêve partagé qui ne serait plus solitude».

C’est vrai que la poésie, lorsqu’elle est juste, atteint l’essentiel. La force ramassée du poème va droit au cœur de ce qui est; elle suggère, en quelques mots, tout ce qui pourrait être. Voilà pourquoi, sans doute, la poésie est messagère d’espoir, de liberté, si apte à circuler et si fort entendue dans les périodes et dans les lieux où d’autres paroles sont aisément muselées.

«C’est un aigle qui est venu dans ce désert de longue clarté, un désert sans soleil / Sur mon aile s’écrit la carte du pays ancien / Sur ses plumes, le territoire des femmes oubliées / Son cœur se déleste de ses ténèbres / Il broie l’éclair et fend l’orage / Il éclate en myriade s’il frôle l’œil rétif du marcheur / Il est l’astre que l’avenir désir / C’est un aigle sans nom / Sur l’étendue de son envergure, tu dois lire le passé et l’avenir.»

Rétif aux approches superficielles, aux jugements éphémères et orchestrés, ce passage extrait de «Finis Gloriae Mundi» d’Abdelhak Najib, exige du lecteur qu’il fasse lui-même un bout de chemin, et de préférence, le silence autour de lui, peut-être en lui.

 

Par R.K.H

 

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