Autodidacte infatigable. Polie et passionnée, Safa Hafid offre à voir, par l’art, ses passions, son cœur vagabond et ses remises en question.
 
Marrakech, la perle du Sud. Dans ses labyrinthes de ruelles, le calme et la douceur sont un style de vie, une façon d’exprimer un contentement ou un plaisir. Ce sont les résidents, eux-mêmes favorisés, privilégiés et invulnérables, qui en font les frais. Un art de vivre, certain, rythme visiblement le quotidien de la cité médiévale (le centre de la médina), au nez et à la barbe de touristes venus des quatre coins du globe. De palais, riads, mosquées et jardins luxueux, la ville rouge est généreusement fournie…
 
Modeste jusqu’au bout de son art, Safa Hafid met en œuvre son histoire, moyennant lumières et ombres, indubitablement resplendissantes, de cette ville-musée bienheureuse. Le spectacle attendrissant des couleurs, traits et nuances s’extasiant sur ses œuvres, reflète immanquablement son identité et son origine. Son amour pour la lettre et sa compatibilité avec la matière s’expliquent par son milieu familial : son père, un boulimique de la lecture, sa maman, une entichée de l'artisanat marocaine. Sans oublier sa sœur à l’âme poète et dont le décès subit, en mai 2020, marqua un tournant dans sa démarche artistique.
 
L’artiste, autodidacte, associe techniques et matériaux, ainsi que les valeurs de son héritage tout en mêlant mélancolie et joie, sinuosité et engagement. Bien qu’imprégnées de la tradition, ses œuvres, ancrées dans un contexte purement moderne, traduisent ses états d’âme qui s’extirpent entre vulnérabilité et résilience… Qu’on se le dise : du grand art !