Chaleur torride, surpeuplement, faiblesse des ressources allouées à l’accompagnement médical et religieux…, les difficultés sont nombreuses et diversifiées. Le département de tutelle attend d’avoir plus de données sur le sujet pour se prononcer.
Par C. Jaidani
Plus de 34.000 Marocains se sont rendu cette année à la Mecque pour effectuer le pèlerinage. Toutefois, force est de constater que de nombreux pèlerins marocains ont rencontré quelques difficultés qui ont perturbé leur séjour. Mais c’est surtout la chaleur torride, qui a atteint par moments 52°C, qui a le plus incommodé les pèlerins. Les personnes âgées et vulnérables ne pouvaient supporter ces conditions inhabituelles et extrêmes, même si, quelques jours auparavant, les autorités saoudiennes avaient alerté sur le fait que le thermomètre allait atteindre des niveaux de canicule plus élevés que la normale.
D’autres complications ont également gêné le séjour des pèlerins marocains, qu’ils soient encadrés par le ministère des Habous ou par les agences de voyages, comme notamment le surpeuplement et les problèmes d’organisation et de logistique. La classe politique est d’ailleurs montée au créneau pour dénoncer cette situation. Le député Mohamed Sabari, du Parti authenticité et modernité (PAM), a interpellé le ministre des Habous et des Affaires islamiques à ce sujet à travers une question écrite.
«Le Haj revêt une importance spirituelle importante pour les pèlerins marocains. Chaque fidèle débourse une grosse somme d’argent qui lui a coûté des années d’économie. Au minimum, il fallait régler pas moins de 67.000DH. Malheureusement, une centaine d’entre eux ont dû passer la nuit à la belle étoile faute de places disponibles particulièrement à Arafat et à Mina. Les conditions d’hygiène et de salubrité étaient, elles aussi, défavorables», souligne-t-il. Et de déplorer «les problèmes liés au transport, l’alimentation ainsi que l’insuffisance des ressources humaines allouées pour l’encadrement médical et religieux. La délégation officielle, qui devait superviser toutes ces opérations, était quasi-absente».
Pour sa part, la députée Rabia Bouja, du Parti de la justice et du développement (PJD), a, dans le cadre des questions orales, demandé au ministre des Habous «de mettre toute la lumière sur ces faits et prendre les dispositions nécessaires pour éviter ce genre de dysfonctionnements durant les prochaines saisons». Le département des Habous et des Affaires islamiques devrait se prononcer prochainement sur ce sujet. Une source de ce département a affirmé qu’une réunion est prévue entre tous les acteurs concernés par le Haj après le retour de toutes les délégations.
L’objectif est de recueillir toutes les données nécessaires afin d’identifier les dysfonctionnements et établir les responsabilités, surtout que l’opération implique de nombreux acteurs comme le ministère du Tourisme, les agences de voyages et les opérateurs saoudiens. Par ailleurs, certains pèlerins marocains ont sévèrement critiqué les agences de voyages, affirmant qu’elles n’ont pas respecté leurs engagements dûment notifiés dans les contrats signés entre les deux parties. Rejetant ces accusations, de nombreux responsables d’agences ont indiqué que «certains pèlerins oublient que le Haj est un voyage religieux et non touristique. Le confort qui existe dans un circuit conventionnel ne peut être assuré dans les lieux saints, particulièrement à Arafat et Mina, où les pèlerins doivent séjourner pendant au moins cinq jours dans un campement disposant d’un espace réduit».
Concernant le surpeuplement, ils ont expliqué que «l’opérateur saoudien chargé d’accueillir les pèlerins les met devant le fait accompli. A cause des dérogations accordées par l’ambassade saoudienne à des pèlerins qui ont eu leur visa sans passer par le système du tirage au sort, la capacité d’accueil devient réduite. C’est pour cela que les campements sur place n’arrivent pas à accueillir tout le monde».