C’est devant les portes du musée Mohammed VI de Rabat que Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées du Maroc, nous a accueillis les bras grands ouverts.
Au programme cette année : Auguste Renoir, Paul Cézanne, Van Gogh et Claude Monet !
Finances News Hebdo : Depuis votre nomination par le Souverain à la tête de la Fondation nationale des musées en 2011, vous avez remis à niveau les musées nationaux et vous avez directement et indirectement insufflé une nouvelle dynamique à la culture au Maroc. Racontez-nous.
Mehdi Qotbi : D’abord, je voudrais souligner quelque chose d’important. C’est le travail d’une équipe à qui je tiens à rendre hommage et en particulier à Aziz El Idrissi, le directeur du musée et en même temps qui est chargé de tous les musées au Maroc. Ils m’aident, notamment le secrétaire général et d’autres personnalités autour de moi qui travaillent beaucoup. Nous essayons d’honorer cette confiance que Sa Majesté a placée en nous tous.
Je suis très heureux de voir que cette passion que nous avons tous mise, a réussi à mieux faire connaître l’art, à réhabiliter nos musées. J’ai trouvé énormément d’appui, cela m’encourage et me donne encore envie de multiplier avec mon équipe les efforts et le travail que nous faisons.
F.N.H. : La Fondation gère environ 14 musées au niveau national. Quel est l’état d’avancement de leur remise à niveau ?
M. Q. : Nous avons déjà inauguré et rouvert le musée de Tanger, qui s’appelle désormais le musée des Cultures méditerranéennes, celui de Rabat baptisé musée de l’Histoire des civilisations.
Nous avons ouvert aussi deux musées à Marrakech, Dar Al Bacha musée des Confluences, et le musée national du tissage et du tapis. Nous allons ouvrir un musée à Meknès, consacré à la musique, et à Tétouan. Tout cela dans les mois à venir, c’est rapide !
Nous avons fait aujourd’hui, je peux le dire, un excellent travail et je voudrais aussi remercier non seulement l’équipe, mais aussi les gens qui sont proches de nous, les sponsors, ceux qui viennent spontanément pour nous donner de l’argent, afin de nous aider à restaurer. Il faut savoir que les musées de Marrakech et de Tanger ont été restaurés à 100% par le privé.
F.N.H. : Vous avez renforcé l’accès à la culture. Dans quelle mesure, la culture représente un levier de croissance ?
M. Q. : Je vais vous donner l’exemple de la ville de Bilbao (et toute sa région) qui était une ville morte. Grâce au musée Guggenheim, la ville s’est développée. Mais pas que ! C’est toute la région qui s’est développée avec. C’est un exemple extraordinaire.
A notre niveau, je vois par exemple, autour du musée Mohammed VI, que tout le quartier est devenu beau, les gens ont repeint leurs façades, deux hôtels ont été créés, des cafés également. C’est-à-dire qu’il y a une vie sociale et en même temps de la création d’emploi, car ces hôtels contribuent à l’emploi des jeunes. Quand je regarde par exemple ce qui se passe à Marrakech, Dar El Bacha, tout ce quartier est aujourd’hui envahi par les touristes parce qu’ils viennent visiter le musée et en même temps voir les commerçants. Il y a un développement économique et social et un développement de l’ouverture d’esprit.
F.N.H. : Quel sont les expos que le musée s’apprête à accueillir cette année ?
M. Q. : Je peux vous dire que nous allons avoir un évènement mondial, à savoir l’Exposition des impressionnistes. Pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique, il y aura Renoir, Van Gogh, Cézanne, Monet, ici au musée Mohammed VI.
Nous sommes en train d’achever une exposition pour rendre hommage à un grand peintre marocain Hassan El Glaoui. ◆
Propos recueillis par L. Habboul