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Gestion des affaires publiques : l’INPPLC et le CESE s’associent pour renforcer la participation des citoyens

Gestion des affaires publiques : l’INPPLC et le CESE s’associent pour renforcer la participation des citoyens

Effet limité des mécanismes dédiés qui sont prévus par la Constitution ou d’autres dispositifs. Un vaste programme est prévu en matière d’éducation et de sensibilisation.

 

Par C. Jaidani

Le Maroc a fait de la lutte contre la corruption un axe stratégique pour son développement. Outre le volet législatif qui consiste en la conception d’un arsenal juridique dédié, et le cadre institutionnel avec la création d’institutions supervisant la corruption, l’aspect sensibilisation est également présent. Il faut dire que c’est un travail d’envergure qui nécessite non seulement la mobilisation des acteurs concernés, mais également des citoyens.

C’est dans ce cadre qu’une conférence nationale a été organisée à Rabat le 5 février 2025. A l’initiative de l’Instance nationale de la probité et de la lutte contre la corruption (INPLCC), en partenariat avec le Conseil économique, social, et environnemental (CESE), l’événement a regroupé de nombreux participants de différents horizons (des représentants d’institutions nationales et de la société civile, des juristes, des académiciens, …).

«La lutte contre la corruption et la promotion de la probité nécessitent le renforcement de la participation des citoyens dans la gestion des affaires publiques. La mobilisation sociale est importante pour réussir les stratégies publiques et soutenir les efforts déployés afin de lutter contre la corruption. A cet égard, il est important d’investir des pistes importantes dans ce domaine. Il est également utile de préparer les nouvelles générations pour leur inculquer les valeurs de probité et de transparence. Un travail important est à mener dans ce sens à travers l’éducation et la sensibilisation. Comme le stipule la Constitution, les citoyens sont appelés à s’inscrire d’une façon plus poussée dans les chantiers politiques et sociaux», souligne Mohamed Bachir Rachdi, président de l’INPPLC. Il a noté par ailleurs que «plusieurs indicateurs recueillis font état d’une faible confiance, qui est en perpétuelle régression, des citoyens dans les institutions publiques», ajoute-t-il. Ces données indiquent également que 50% des Marocains estiment que les citoyens peuvent avoir un impact en matière de lutte contre la corruption.

«Pour assurer les bonnes pratiques, il faut un environnement adéquat, dont notamment une scène politique dynamique capable de dégager des institutions fortes et d’élaborer des programmes de développement. Les citoyens sont conscients que la lutte contre la corruption est une voie nécessaire pour assurer le succès desdits programmes. L’Instance et le CESE ont scellé un partenariat pour réussir ce défi. L’événement d’aujourd’hui présente le début d’un dialogue national sur l’engagement du citoyen. Il sera suivi par d’autres rencontres régionales pour assurer plus d’échange entre les décideurs et les citoyens», rapporte Rachdi.

Il est à rappeler que Constitution du Royaume a introduit des mécanismes novateurs en matière de participation citoyenne. Ils concernent principalement les pétitions et les motions, ainsi que l’institutionnalisation du dialogue et de la concertation publique sur les plans national et territorial. Ils offrent la possibilité aux citoyens de participer à la vie publique et au processus de prise de décision. Toutefois, l’utilisation desdits canaux reste limitée, entravée par différentes contraintes liées notamment au manque d’informations, à des procédures complexes et à une appropriation insuffisante par les acteurs concernés.

«D’après les acteurs auditionnés par le CESE et les enseignements de l’enquête menée à ce sujet, le recours limité aux mécanismes favorisant la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques, n’empêche pas qu’il existe une volonté forte chez les jeunes pour s’affirmer sur la scène publique. Cette aspiration reflète un changement profond dans les attentes et les comportements des citoyens qui souhaitent participer activement à la décision publique, renforcer la transparence et la responsabilité des institutions et, partant, contribuer à une démocratie plus participative et plus inclusive», affirme Ahmed Reda Chami, président du CESE.

«Pour s’inscrire dans cette dynamique et tenter d’apporter une réponse à ces aspirations, des initiatives innovantes en matière de consultations et de concertations citoyennes ont été mises en place par différentes instances et institutions publiques. Il demeure qu’en l’absence de cadre juridique avec des normes harmonisées, chaque administration, institution publique ou collectivité territoriale a souvent tendance à définir de manière individuelle les modalités de mise en œuvre des consultations. Cela conduit à des approches disparates rendant leur lisibilité limitée par les acteurs concernés. De surcroît, le caractère non-systématique du feedback sur les résultats des consultations publiques est de nature à entraîner un désengagement progressif des citoyens, voire à terme susciter une certaine défiance», indique Chami. 

 

 

 

 

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