Durant sa résidence au sein du Central 88*, AminaAzreg s’est évertuée à dépister puis à enfermer dans la durée «De quel bois le Casablancais est-il fait ?».
Par R. K. Houdaïfa
Une œuvre, si raffinée soitelle, est-elle autre chose qu’un produit, certes noble, mais estimable, monnayable, consommable ? De là à afficher l’art pictural dans ces oripeaux du consumérisme que sont les marchés, il n’y a qu’un pas. Central 88 - telle est l’enseigne que porte cet atelier d’artistes - avait osé le franchir.
Ses murs se trouvent actuellement ornés d’un florilège de planches mêlant dessins et aquarelles lumineux, signé par la fabuleuse Amina Azreg.
Il y a là, dans une présentation plutôt sobre, l’essentiel de sa recherche (1). Laquelle donne à voir les costumes, les accessoires et autres objets qui caractérisent le Casablancais-type (hommes entre deux âges, badauds ou garçons de café)…
Passé le stade de l’étonnement, les passants apprécient, aiment, en redemandent. Même les plus béotiens d’entre eux sont littéralement accrochés.
* Signe particulier : il se niche dans l’espace marchand d’une grande surface.
(1) «Almanach casablancais»