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Cinéma : La nouvelle vie de Chahtane

Cinéma : La nouvelle vie de Chahtane

Moisson de clichés et gags éculés, tels sont les ingrédients qui composent «Al Ikhwane», une comédie sociale produite par le fondateur et patron de Chouf TV, Driss Chahtane.

Par R. K. H. 

Ce dont il convient de prendre acte, c’est l’investissement de l'homme des médias Driss Chahtane dans l’industrie cinématographique marocaine. Il est heureux que ce secteur, longtemps assoupi, sinon craintif, se réveille enfin grâce à un producteur indépendant. Après une longue carrière dans les médias, il assure le financement du film «Al Ikhwane», tout en n'ayant reçu aucun soutien ou avance sur recette du Centre cinématographique marocain (CCM). C’est ainsi qu’il mit pied dans l'inconnu (la production) avec l’entreprise SW Médias. C’était un jour exceptionnel et historique pour Driss Chahtane. Une nouvelle vie, selon ses propres dires.

«Il est inconcevable de voir que dans d’autres pays arabes, le cinéma bénéficie d’une place importante et remarquable dans la société, alors qu’au Maroc il souffre et les comédiens en pâtissent. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’y investir et j’espère réussir (...) Ce n’est que le début du chemin et notre ambition est de développer l’industrie cinématographique dans notre pays», a-t-il déclaré lors de l’avant-première dudit film, lundi 9 mai 2022 au Mégarama de Casablanca.

Pour sa part, Talis, Abdelali Lamhar dans l'Eétat civil, a tenu à préciser que «la rédaction des dialogues et du scénario s'est étalée sur 8 ans et c’est grâce à l'implication du producteur Driss Chahtane que le rêve s’est concrétisé».

Persévérer, c’est tout le mal que nous souhaitons à Driss, qui est déjà sur la voie salutaire, salvatrice.

 

«Al Ikhwane»

L’histoire est loufoque, captive à plus d’un titre. Et la distribution d’autant plus exceptionnelle que les acteurs incarnent une réalité qui n’en finit guère de sensibiliser le Maroc.

Fadela Benmoussa, Abdelatif Khammouli, Rawya, Salah Eddine Benmoussa et Fatima Bouchanep, côtoyant des membres de la troupe Humouraji (Taliss, Rachid Rafik ou encore Youssef Ouzellal alias Fatema Ettawil), campent à merveille des personnages de destin.

Trois amis originaires d’un bidonville de Casablanca (Zreka, Charo, et Abdelssadek) se considèrent comme des frères. Chacun d’eux a sa propre histoire, ses passetemps, ses tracas et embarras, mais ils partagent tous le même sort cruel : celui de l'échec dans la vie. Ballottés entre pauvreté, chômage et marginalisation, ils décident de faire une vidéo dans le dessein de créer le buzz. Avant qu’ils ne décident de ne plus la diffuser, la vidéo fuite sur Internet. Ils se font manipuler et se retrouvent avec un mandat de recherche sur le dos.

C’est sur ce drame social - où se mêlent angoisse et espoir - que Talis a construit son scénario. Une lutte contre le sort…

 

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