Tourisme : Un plan de relance de 1,7 Mds de DH pour éviter la catastrophe

Tourisme : Un plan de relance de 1,7 Mds de DH pour éviter la catastrophe

Si rien n’est fait la facture pourrait-être très salée : le secteur devrait connaître une perte de 138 Mds de dirhams en devises sur 3 ans.

Les professionnels du secteur prônent des mesures fortes, comme le report de toutes les échéances de crédit pour les entreprises de 12 mois minimum, au lieu des 3 mois accordés dans le pack CVE. 

 

 

La Confédération Nationale du Tourisme estime qu’il devient urgent de mettre en place un dispositif de sauvegarde et de relance du secteur, qui demeure  le plus violemment touché par la crise , et sûrement le plus longtemps, compte tenu de la latence des mesures de confinement et de fermeture des frontières. « Le secteur devra faire face à une longue période d’inactivité ou d’activité réduite », commente la CNT dans une note d’analyse.

Si rien n’est fait la facture pourrait-être très salée : le secteur devrait connaître une perte de 138 Mds de dirhams en devises sur 3 ans. L'hypothèse centrale de cette étude d'impact se base sur un déconfinement graduel à partir de fin mai 2020 et une ouverture progressive des frontières en Septembre 2020 (en fonction des conditions sanitaires des pays). Si aucune autre mesure vient s'ajouter à celles annoncées par le Comité de veille, la reprise serait «très lente, pour n’atteindre le niveau de 2019 qu’en 2023», prévient le CNP.

Ainsi, à travers ce document, la Confédération propose une panoplie de mesures afin de « co-construire » un dispositif de sauvegarde et de relance pour l’industrie. Un dispositif d’un investissement supplémentaire dans le secteur estimé à 1,7 MMDH (1,2 MMDH pour la sauvegarde du secteur, 500 MDH pour la relance), ayant comme pour objectif le soutien à l’outil de production, la sauvegarder les emplois, et préserver la compétitivité de la destination Maroc.

 

La sauvegarde de l’outil de production

Un tel plan permettrait de limiter au maximum le nombre de faillites pour les entreprises et donc la destruction du tissu économique du secteur, et  éviter la rupture de la chaîne de valeur qui engendrerait un temps« Daman Oxygène  de latence très important pour la reconstituer. 

La CNT prône, en ce sens, un report de toutes les échéances de crédit pour les entreprises de 12 mois minimum, au lieu des 3 mois accordés dans le pack CVE. 

La Confédération propose également la mise en place d’un dispositif spécifique pour les crédits « Leasing », ainsi que la suppression des frais et majorations liées au report des crédits.

D’autres mesures en lien notamment avec l’octroi de facilités de caisse, sont également suggérés, tel que le déblocage rapide avec un taux préférentiel ne dépassant pas 2%, ou encore l’adaptation des conditions du produit» pour une validité au-delà de décembre 2020.

Pour ce qui est du volet fiscal, la CNT appelle au report des déclarations et des paiements de toutes les obligations fiscales, en particulier la TVA et les acomptes IS pour l’exercice 2020.

 

Préserver les emplois

Pour ce qui est de l’emploi,  le Comité de crise de la CNT demande l’exonération  des charges sociales et fiscales (IR,CNSS, ..) pour 12 mois pour les entreprises en activité qui maintiennent 80% des effectifs, dans le but de protéger les plus vulnérables comme les travailleurs indépendants, les femmes et les jeunes.

 Il propose également le maintien des prestations sociales pour les salariés, et la mise en place d’un dispositif spécifique pour la préservation des revenus des salariés.

Selon le même document toujours, la Confédération préconise l’autorisation des entreprises qui conservent 80% des emplois à payer leur salarié sur la base du net, et une défiscalisation des départs en retraites anticipées applicable aux salariés proches de l’âge de la retraite et à leur demande.

 

Préserver la compétitivité de la destination Maroc

 Le tout dernier axe où il faudrait intervenir selon la CNT, c’est la compétitivité. Il s’agit d’encourager la destination Maroc en sauvegardant les parts de marché du pays, dans un contexte de reconquête des marchés et de concurrence accrue post-crise, et ce en innovant pour avoir la capacité de saisir les nouvelles opportunités.

Le Comité de la Confédération propose en ce sens la préparation d’un budget de relance via  la mise en place d’un fond de soutien spécifique pour accompagner le secteur durant les 2/3 prochaines années, lui  permettant notamment le déploiement d’un plan d’investissement dans le tourisme rural et le tourisme durable, et pour les hôtels souhaitant réaliser des travaux de rénovation

La CNT est pour, également, la mise en place d’un budget additionnel de promotion pour stimuler la demande internationale,  et pour lancer des négociations auprès des compagnies aériennes dans le but de reconnecter la destination.

 

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