La pression démographique et les nouveaux modes de vie et de consommation entraînent une surexploitation des ressources naturelles et, par conséquent, l’épuisement de ces ressources.
Depuis quelques années, notre planète n’arrive pas à subvenir aux besoins croissants des populations. D’après un rapport de l’association WWF, «cela fait plus de 40 ans que la demande de ressources naturelles de l’humanité dépasse la capacité de notre planète à les reconstituer». D’année en année, nous vivons dans un déficit écologique qui n’est pas sans conséquence sur l’avenir de l’humanité.
Le Maroc est touché de plein fouet par la surexploitation des ressources. C’est même l’un des défis majeurs qui devront être relevés dans les prochaines années.
Le Royaume est donc appelé à préserver son capital naturel, qui est l’une des composantes du développement durable, et à faire face aux menaces du stress hydrique qui pourrait conduire à une pénurie d’eau, d’insécurité alimentaire, de vulnérabilité accrue du littoral ; ce qui pourrait affecter la sécurité économique et humaine du pays.
L’enjeu est de répondre aux besoins actuels, tout en prenant en compte ceux des générations futures. Pour cela, le Maroc est appelé à introduire de nouvelles approches dans sa politique environnementale et de développement durable. Des mesures d’une consommation raisonnable devraient être prises afin d’éviter de compromettre le développement économique et social du pays.
L’une des notions qui connaît un succès fulgurant depuis une dizaine d’années est celle de services écosystémiques. Une notion qui tend à se substituer aux approches plus traditionnelles de protection de la nature ou de conservation de la biodiversité, tant auprès de la communauté scientifique que dans les sphères décisionnelles et gestionnaires.
La notion de services écosystémiques (SE) renvoie essentiellement à une panoplie de biens et services indispensables à la vie, qui sont fournis par les écosystèmes ; soit de façon naturelle ou par l’intervention humaine.
Recharge de la nappe phréatique, régulation naturelle des crues, contrôle de la salinisation de l’eau, purification naturelle de l’eau, séquestration du carbone, activités touristiques et production de plantes médicinales sont autant d’exemples de SE.
Au Maroc, cette notion en est encore au stade embryonnaire, comme l’explique notre experte (voir l’oeil de l’expert).
Aujourd’hui, cette gestion intégrée des ressources naturelles est uniquement appliquée pour les lacs du Moyen-Atlas. Les protecteurs de l’environnement et les scientifiques appellent à la généralisation de cette approche sur le plan national.
Conseils pratiques
Durant ce mois sacré, nous avons tendance à consommer plus, à acheter plus, à cuisiner plus et donc à gaspiller plus. Une bonne partie des plats préparés pendant le Ramadan finit dans la poubelle. En ce mois, le budget alloué à la nourriture a tendance à augmenter.
Pour éviter le gaspillage alimentaire, il faut adopter un meilleur comportement. Eviter de faire vos courses en fin de journée car cela vous incite à acheter plus. Opter plutôt pour tout ce qui se prépare à la maison et éviter dans la mesure du possible les plats industriels.
Consommer des produits frais (fruits et légumes) au lieu des boites de conserves ; cela vous permet de réduire vos déchets.
L'oeil de l'expert
Paiement pour les services
Écosystémiques
Durant ce mois sacré, nous avons tendance à consommer plus, à acheter plus, à cuisiner plus et donc à gaspiller plus. Une bonne partie des plats préparés pendant le Ramadan finit dans la poubelle. En ce mois, le budget alloué à la nourriture a tendance à augmenter.
Pour éviter le gaspillage alimentaire, il faut adopter un meilleur comportement. Eviter de faire vos courses en fin de journée car cela vous incite à acheter plus. Opter plutôt pour tout ce qui se prépare à la maison et éviter dans la mesure du possible les plats industriels.
Consommer des produits frais (fruits et légumes) au lieu des boites de conserves ; cela vous permet de réduire vos déchets. Le paiement pour les SE (PSE) est un instrument qui vise à agir sur les pratiques des utilisateurs des services écosystémiques dans un sens favorable à l’environnement, en misant sur leur adhésion volontaire, encouragée par un paiement. Un PSE consiste tout simplement à payer pour bénéficier des services rendus par les écosystèmes. De ce fait, la «bonne santé» des écosystèmes est indispensable pour la préservation de leurs fonctions et des services qui leur sont associés.
Le PSE est un outil de gestion intégrée des ressources naturelles dont le principe de base repose sur la volonté des bénéficiaires des SE de s’engager à payer bénévolement, de manière contractuelle et conditionnelle, les utilisateurs représentés par les communautés locales, afin que ces derniers adoptent les bonnes pratiques qui contribuent à maintenir, produire, ou restaurer les services écosystémiques. Le PSE représente ainsi une approche nouvelle et originale de la gestion intégrée des ressources naturelles basées en même temps sur trois volets, qui, jusqu’ici, ont été traités de manière cloisonnée : les écosystèmes naturels et les services qu’ils fournissent, la gouvernance de l’eau et, enfin, le développement économique et social. Ce qui fait de cette approche un outil de gestion à la fois efficace d’un point de vue écologique, efficient sous un aspect économique, et équitable sur le plan social. Le WWF MedPO, en partenariat avec l’Agence du bassin hydraulique du Sebou, a introduit cette approche depuis 2008 au Maroc, pour le cas particulier des lacs du Moyen Atlas pour la préservation des services fournis. Une étude de faisabilité, suivie d’une actuelle phase de mise en place, a démontré que le PSE suscite beaucoup d’espoir pour la conservation des services fournis par les écosystèmes lacustres, notamment la recharge des nappes souterraines. Jusqu’à présent, à notre connaissance, ce projet est le premier du genre en relation avec les écosystèmes hydriques lancés en Afrique du Nord.
Avec la perspective de l’inclusion de ce mécanisme dans la gestion de l’eau, le PSE se voit investi d’un rôle-clé pour une meilleure conservation des écosystèmes d’eaux douces.
La réussite des projets PSE fait face généralement à de nombreux défis dont :
- l’implication des populations locales comme acteurs essentiels de la gestion de l’eau ;
- l’implication du secteur privé dans la préservation des services écosystémiques ;
- l’identification et la priorisation des bonnes pratiques de conservation ;
- l’identification des menaces réelles auxquelles les écosystèmes sont confrontés ;
- la création d’un espace de dialogue entre les parties prenantes gouvernementales et non gouvernementales ;
- la création d’une structure efficace de gestion et de suivi des financements et des actions de conservation ;
- la définition et le suivi d’indicateurs tangibles qui démontrent l’amélioration et/ou la maintenance du service écosystémique en question.
Le Maroc, avec sa stratégie actuelle, encourage la solidarité en amont et en aval, notamment vis-à-vis des zones de montagne. Il donne également une importance à la protection des ressources naturelles, en l’introduisant dans la nouvelle Constitution. Notre pays se voit donc prêt, à travers ses institutions gouvernementales et privées, et, surtout, à travers sa société civile, plus dévouée que jamais, à relever tous ces défis. L’objectif est de faire du PSE un outil de conservation mené essentiellement par le secteur privé et la société civile pour accompagner les efforts de conservation des ressources naturelles entrepris par l’Etat.
Bio express
Docteur en chimie de l’environnement en 2004 de l’Université Mohammed V de Rabat, Meryem El Madani, est expert senior-consultante auprès du WWF pour le programme eaux douces du Maroc, depuis 2007. Nommée par la fondation suisse Mava partenaire de l’année 2011 dans toute la région d’action de la Fondation, elle est également membre de l’association marocaine de l’écotourisme et de la protection de la nature et de l’Association des amis du Parc national d’Ifrane.