RUEIL-MALMAISON (Hauts-de-Seine) (Reuters) - PSA a publié jeudi des résultats annuels records grâce au succès de ses derniers modèles et à une perte moins lourde que prévu de l‘ancienne division européenne de General Motors, Opel/Vauxhall.
Le constructeur automobile a réalisé l‘an dernier un chiffre d‘affaires de 65,21 milliards d‘euros (+20,7%) et a dégagé un bénéfice net, part du groupe, de 1,93 milliard (+11,5%).
Le consensus Inquiry Financial pour Reuters donnait respectivement 64,68 milliards d‘euros et 1,899 milliard.
Vers 10h46, l‘action PSA gagne 5,59% à 19,655 euros.
Les volumes et le mix-produit ont été les principaux contributeurs à la croissance du chiffre d‘affaires, reflétant notamment le succès du SUV Peugeot 3008 et de la nouvelle Citroën C3, modèles pour lesquels 2017 a constitué la première année pleine.
“Les excellents résultats de Peugeot Citroën DS, en progression pour la quatrième année consécutive, démontrent la capacité du groupe PSA à générer une croissance rentable et pérenne”, a déclaré le président du directoire Carlos Tavares, cité dans un communiqué.
Sur RTL, il a annoncé la distribution aux salariés du groupe d‘un intéressement net moyen de 2.600 euros. Pour les actionnaires, le dividende devrait être porté à 53 centimes par action, contre 48 centimes au titre de l‘exercice précédent.
Au cours d‘une conférence avec les analystes, il a ajouté que l‘année 2018 avait bien débuté pour le groupe, mais il a aussi répété plusieurs fois que la tâche n’était pas aisée et qu‘il fallait rester “agile” dans un monde “chaotique” en matière de tendances automobiles.
NOUVEAU POINT SUR LES OBJECTIFS MOYEN TERME DEBUT 2019
PSA a souffert récemment d‘une chute de ses ventes en Chine, où le groupe a été contraint de restructurer son offre de produits et son réseau de distribution face à la concurrence des marques chinoises. Comme l‘ensemble des constructeurs, il est aussi confronté à la disgrâce du diesel qui oblige à accélérer les projets dans l‘essence, l‘hybride et l’électrique.
Le constructeur a ouvert de nouvelles frontières à l‘international - Iran, Afrique, Asie du Sud-Est - pour ne plus seulement dépendre du marché chinois. Il a aussi racheté Opel et Vauxhall afin de gagner en échelle et d‘optimiser l‘investissement dans ses nouvelles technologies de véhicules grâce à deux marques supplémentaires.
Le résultat opérationnel d‘Opel/Vauxhall, que PSA consolide depuis août dernier, est ressorti en perte de 179 millions d‘euros sur l‘année, moins lourde que la plus optimiste des prévisions d‘analystes.
“PSA a dépassé confortablement le consensus (...) et sa position financière nette, à 6,2 milliards d‘euros, s‘inscrit au-dessus des attentes bien qu‘Opel ait brûlé 1,4 milliard d‘euros de cash”, commente Jefferies dans une note.
La marge opérationnelle courante de la division automobile a atteint un record de 7,3% hors Opel/Vauxhall, contre 6% en 2016. En intégrant l‘ancienne filiale de GM, dans le rouge depuis de nombreuses années, la marge du groupe se hisse à 6,1%, tandis que la marge de la division auto - hors Faurecia et l‘activité bancaire - ressort en légère baisse à 5,9%.
Prié de dire, au cours d‘une téléconférence, si ces résultats allaient conduire le groupe à revoir à la hausse les objectifs stratégiques de son plan “Push to pass”, qui prévoit notamment une marge opérationnelle courante hors Opel/Vauxhall supérieure à 6% en 2021, le directeur financier de PSA a répondu qu‘il était encore trop tôt.
“Il est certain que nous nous débrouillons plutôt bien à l‘heure actuelle”, a déclaré Jean-Baptiste de Chatillon, ajoutant que le groupe ferait le point sur son plan et ses objectifs à moyen terme début 2021. A cette date, la feuille de route et les objectifs vaudront pour l‘ensemble des cinq marques du groupe, a précisé Carlos Tavares devant les analystes.