Protection du consommateur : Le ras-le-bol du mouvement consumériste

Protection du consommateur : Le ras-le-bol du mouvement consumériste

 

altLe ministère de l’Industrie et du Commerce organise, du 9 au 13 mars, la 5ème édition des Journées nationales du consommateur. Le ministère débloquera une enveloppe budgétaire de 10 MDH pour appuyer le mouvement consumériste. La FNAC clame son mécontentement face à l'apathie des pouvoirs publics concernant le respect des droits du consommateur.

 Parmi les domaines où le Maroc est toujours à la traîne figure celui des droits de protection du consommateur. C’est en tout cas le constat relevé lors de la 5ème édition des Journées nationales du consommateur, organisées du 9 au 13 mars par le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique (MCIET) en partenariat avec les fédérations et les associations de protection du consommateur.

L’objectif de cette rencontre placée sous le thème «Connaissez vos droits pour mieux les défendre» est d’établir un état des lieux du mouvement consumériste au Maroc, mettre le focus sur l’évolution du cadre réglementaire, informer le grand public des droits garantis par la loi…

Il faut dire que la notion du respect des droits du consommateur n’est toujours pas ancrée dans nos cultures comme ne l’est pas aussi celle de la réclamation. 

En l’absence d’un système de contrôle bien verrouillé, les fournisseurs font régner leurs propres lois, et ce malgré un cadre juridique renforcé par la promulgation de la loi 31-08 stipulant des mesures de protection du consommateur. Certains militants des droits du consommateur estiment que cette manifestation qui se tient chaque année n’apporte rien de concret puisque les résultats sur le terrain évoluent à pas de tortue. Les droits du consommateur marocain étaient et restent bafoués par des fournisseurs de produits, de biens et de services qui profitent non pas d’un vide juridique mais de la non-application des lois, talon d'achille de notre politique gouvernementale.

Présente au coup d’envoi de cette 5ème édition, Latifa Echihabi, Secrétaire générale du MCIET, précise que le ministère oeuvre depuis quelques années à assurer l’équilibre dans les relations contractuelles entre consommateurs et fournisseurs, mais aussi à garantir la transparence des transactions qui les lient à travers le renforcement de l’arsenal juridique. Cependant, elle souligne que pour atteindre cet équilibre, il faut impérativement que tous les départements ministériels fédèrent au renforcement du cadre juridique et institutionnel par la promulgation des décrets d’application relatifs à chaque secteur, mais surtout garantir leur application qui fait encore défaut.

Le fait marquant de cette édition est la position de la Fédération nationale des droits du consommateur (FNAC) qui a limité son intervention à un mot d’ouverture en guise de protestation.

«En concertation avec les associations des consommateurs affiliées au bureau fédéral, nous avons décidé que notre participation à ces Journées soit symbolique pour manifester notre mécontentement vis-à-vis des responsables politiques qui ne mesurent pas la question de la protection du consommateur à sa juste valeur», déplore Ouadie Madih, SG de la Fédération nationale des associations des consommateurs.

Outre l’absence d’un système de contrôle, les associations se heurtent également à un problème de financement. Pour y remédier, et afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle, le MCIET s'engage par la voix de L. Echihabi à débloquer une enveloppe budgétaire de 10 MDH pour appuyer le mouvement consumériste. 

 

Lamiae Boumahrou

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