Le Conseil de Gouvernement, qui s’est réuni ce jeudi à Rabat sous la présidence de Saad Eddine El Othmani, a adopté le projet de loi n°19-17 portant modification du droit d'importation applicable au blé tendre et ses dérivés.
Il a été ainsi décidé d’augmenter de 30% à 135% les droits de douane appliqués au blé tendre, et ce à partir de la publication de ce texte au Bulletin officiel, jusqu’à fin décembre 2017, a annoncé Mustapha El Khalfi, Porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil. Objectifs : assurer une commercialisation de la production nationale du blé tendre dans de bonnes conditions et garantir un revenu adéquat aux agriculteurs.
Selon le ministre, «ce projet intervient dans un contexte marqué par une chute importante, depuis 2016, des prix du blé tendre sur les marchés internationaux, sous l’effet d’une importante hausse des stocks mondiaux et des prévisions d’une forte production de cette matière».
En important du blé tendre à bas prix, la production céréalière nationale, qui a atteint un niveau important de 102 millions de quintaux, aurait eu du mal a être écoulée.
«Cette révision des droits d’importations du blé tendre se fait souvent lors des bonnes campagnes agricoles», nous précise un expert. Par exemple, en 2015, année où la campagne céréalière a atteint un niveau record de 115 millions de quintaux, le droit d’importation applicable au blé tendre et à ses dérivés avait été relevé de 17,5% à 75%.
L’année dernière en revanche, où la campagne céréalière avait été désastreuse (34 millions de quintaux), le Maroc avait importé une quantité très importante de blé tendre.
L’augmentation du droit des importations applicable au blé tendre permet en outre de maintenir un niveau de prix assez haut pour le blé tendre local, et assurer l’approvisionnement normal du marché, ajoute notre interlocuteur. Cela permet de dissuader les importateurs d’acheter du blé étranger moins cher, le temps d’écouler la production national tout en assurant aux agriculteurs un bon revenus.
Au Maroc le prix du blé tendre est fixé par le gouvernement. Il tourne généralement autour de 260/280 DH le quintal. Actuellement, les cours du blé tendre sur les marchés mondiaux sont beaucoup moins chers. Ils avoisinent, échéance mai 2017, 170 euros la tonne soit 17 euros le quintal.