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Marsa Maroc: quels relais de croissance pour les prochaines années ?

Marsa Maroc: quels relais de croissance pour les prochaines années ?

Plusieurs opportunités de croissance se présentent à l’opérateur portuaire sur les prochaines années.

La nouvelle activité de transbordement opérée par Tanger Alliance va nettement participer à la croissance du Groupe.

 

Par Y.S

 

Une des valeurs les plus convoitées et suivies par les investisseurs, Marsa Maroc traite actuellement sur des sommets historiques. Derrière cette performance boursière, se cachent des perspectives prometteuses et une nouvelle stratégie d'internationalisation, opérée avec la nouvelle activité de Tanger Alliance. 

Cette stratégie est qualifiée d’internationalisation dans la mesure où «l'activité du transbordement est faite au Maroc, mais traite des volumes qui ne sont pas destinés à l'économie marocaine et donne, par ricochet, accès aux flux mondiaux», a expliqué Mehdi Chakir, analyste senior au sein de CFG Marchés, lors d’un webinaire co-organisé par la Bourse de Casablanca et l'Association professionnelle des sociétés de bourse (APSB). 

Depuis le 1er janvier 2021, le nouveau terminal (TC3) a été partiellement mis en service. Il est établi sur une superficie de 36 Ha et dispose de 800 mètres linéaires de quai fondés à 18 mètres de profondeur. En termes d’activité, le management a récemment annoncé pouvoir atteindre un taux d’utilisation de 60% dès la première année, qui se traduirait par un traitement de 900K conteneurs. Ce taux devrait croître à 65% en 2022 puis 69% en 2023. 

Il faut dire que l’activité du transbordement, qui traite des flux mondiaux (non essentiellement destinés à l’économie marocaine) est régie par le commerce international. Dans ce sens, notre analyste estime que «les échanges mondiaux devraient reprendre en 2021. Une reprise couplée aux avantages concurrentiels du port de Tanger Med (voir encadré) devraient faciliter l’atteinte d’un taux d’utilisation assez important». 

Cette configuration devrait parallèlement être avantagée par l’expertise des partenaires de Marsa Maroc dans sa filiale Tanger Alliance (Eurogate ContshipItalia et Hapag Llyod), qui va permettre d’atteindre le Break Even (seuil de rentabilité) assez rapidement. 

Selon les prévisions de la recherche de CFG Marchés, le chiffre d'affaires de Tanger Alliances représenterait, en 2021, 13% du CA consolidé du Groupe, contre une estimation de 15% du management. Ce dernier prévoit d’ailleurs qu’à pleine capacité, le CA de la filiale détenue à moitié pourrait représenter 20 à 25% du CA actuel. De son côté, le trafic manutentionné par Marsa Maroc devrait afficher une légère baisse de 2% en 2021, suite notamment à un recul de 7% des volumes de vrac solides en raison d'une normalisation du trafic de céréales, une reprise progressive des volumes de vrac liquides avec une croissance de 4% ainsi qu'une légère hausse sur le segment conteneur (+1%). 
 

Tanger Med : Une position géographique optimale pour le transbordement  
S'attardant sur les avantages qui ont permis au port de Tanger Med II de traiter un flux assez important de conteneurs en temps de crise, l'analyste a mis en avant la position géographique optimale de ce port, la modernité de ses installations qui permettent un traitement aussi rapide que ceux des grands ports internationaux, la profondeur de ses quais autorisant de réceptionner les plus grands conteneurs dans le monde, ainsi que ses tarifs «très compétitifs». Notons que 97% des flux traités à Tanger Med sont destinés au transbordement. 

 

Ouverture de nouveaux ports : menace ou opportunité ? 

Présent dans les principaux ports de commerce du Royaume, Marsa Maroc dispose encore d’une marge de croissance confortable à moyen/ long termes. Durant les dix prochaines années, la stratégie portuaire du Maroc prévoit, en effet, la mise en service de nouvelles infrastructures telles que Safi Grand Vrac, Nador West Med, Kénitra Atlantique ou encore Dakhla Atlantique. Dans cette perspective, l’opérateur portuaire connaîtrait d'abord un impact direct négatif, traduit par un transfert des activités actuelles des ports de Nador et de Safi vers les nouvelles installations susmentionnées. Ce transfert fera mécaniquement perdre à Marsa Maroc les volumes traités sur ces ports. Cela dès 2023, date prévue du lancement du nouveau port de Nador West Med. 

Ensuite, un impact potentiel positif, via la participation de la société aux appels d’offres et l’obtention éventuelle d’une concession sur ces nouvelles infrastructures portuaires. L'élément international pourrait aussi constituer un relais de croissance pour l’entreprise, qui selon Mehdi Chakir «est en train de chercher des opportunités en Afrique de l’Ouest et même ailleurs». 

Enfin, si le gouvernement ne programme aucune installation sur le segment des conteneurs sur les 10 prochaines années (due à la faiblesse des niveaux d’utilisation et de consommation au Maroc), une saturation des capacités de traitement sur ces infrastructures pourrait représenter également une opportunité pour Marsa Maroc. Ce qui lui permettra de renforcer sa position de leader de la manutention portuaire marocaine sur les flux import et export. 

 

Pivot de l’économie nationale 

«Avec une présence géographique assez élargie sur principalement tous les majeurs ports du Royaume, Marsa Maroc a traité à fin 2020 un total de 35,26 millions de tonnes, soit une part de marché de près de 33%», a commenté l'analyste. Et de noter que sur les 5 dernières années, l'opérateur portuaire a vu son trafic traité sur les différents ports à un niveau plus ou moins stable. Cette stabilité, a poursuivi Chakir, est due à une hausse du trafic de conteneurs de 6% (en tonnage) et du trafic des vrac solides de 30%, combinée à une baisse moyenne des volumes de vrac liquides de près de 6%. 
 
Pour ce qui est de l'amélioration soutenue du trafic de conteneurs manutention par le Groupe sur les 5 dernières années, l'analyste a relevé que cette évolution est attribuable avant tout à la hausse des importations à l'échelle nationale, la mise en service de nouvelles capacités de traitement en 2015 ainsi que la quasi-saturation des capacités de l'unique concurrent de Marsa Maroc sur ce segment. Et de préciser qu'avec un taux d'utilisation de seulement 54% à fin 2020, les perspectives de croissance sur ce segment demeurent «très attrayantes»

 

 

 

 

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