Les principales Bourses européennes réagissent calmement mercredi en début de séance à la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l'accord sur le programme nucléaire iranien et de rétablir les sanctions américaines contre Téhéran.
Largement attendues par les marchés, les annonces faites mardi par le président américain ont surtout pour effet pour l'instant de faire grimper les cours du pétrole sur des anticipations d'impact sur la production iranienne et de montée des tensions au Moyen-Orient. Le Brent de la mer du Nord prend ainsi 2,9% pour atteindre un pic de trois ans et demi à 77 dollars le baril. Le brut léger américain bondit également (+2,8% à 71 dollars).
En vertu de l'accord de 2015, conclu entre l'Iran, les Etats-Unis, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et l'Allemagne, Téhéran a accepté de réduire ses activités nucléaires en échange d'une levée progressive de la majeure partie des sanctions internationales qui le visaient. Conséquence de la dénonciation de l'accord par Washington, les Etats-Unis vont rétablir une large palette de sanctions concernant l'Iran à l'issue de périodes transitoires de 90 à 180 jours, qui viseront notamment le secteur pétrolier iranien ainsi que les transactions en dollar avec la banque centrale du pays, a annoncé mardi le département du Trésor américain. Dans un communiqué et un document publiés sur son site internet, le Trésor américain précise que le rétablissement des sanctions concerne également les exportations aéronautiques vers l'Iran, le commerce de métaux avec ce pays ainsi que toute tentative de Téhéran d'obtenir des dollars US. Londres, Paris et Berlin ont exprimé dans un communiqué commun leur «préoccupation» après la décision de Donald Trump et ont appelé toutes les parties signataires à la «responsabilité». L'accord sur le nucléaire iranien «n'est pas mort», a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a annoncé des contacts prochains des Européens avec la République islamique dans l'espoir de le sauver.
Reuters