L’OPEP songe à une hausse de 1 million de baril par jour de sa production

L’OPEP songe à une hausse de 1 million de baril par jour de sa production

 

DUBAI/MOSCOU/LONDRES, 25 mai (Reuters) - L'Arabie saoudite et la Russie discutent d'une augmentation de la production de pétrole de l'Opep et de ses partenaires d'environ un million de barils par jour, ce qui reviendrait à assouplir leur accord d'encadrement de l'offre en vigueur depuis janvier 2017, a-t-on appris de sources proches du dossier.

 

Une telle hausse permettrait de ramener à 100% le degré de respect de l'accord de limitation de la production, contre environ 152% actuellement, ont ajouté ces sources.

 

Les premières discussions sur le sujet sont conduites cette semaine par les ministres saoudien et russe de l'Energie à Saint-Pétersbourg, en compagnie de leur homologue des Emirats arabes unis, qui assure la présidence de l'Opep cette année, ont dit les sources.

 

La prochaine réunion des ministres de l'Opep et de ses partenaires, dont la Russie, a lieu les 22 et 23 juin à Vienne et une décision définitive sera prise à cette occasion.

 

Interrogé à Saint-Pétersbourg au sujet d'un relèvement du plafond de production d'un million de barils par jour, le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih, a répondu à Reuters que "toutes les options sont sur la table".

 

Son homologue russe Alexandre Novak a tenu des propos identiques.

 

L'accord dit Opep+, visant à réduire la production cumulée des participants de 1,8 million de barils par jour (bpj) pour désengorger le marché mondial et faire remonter les cours, est entré en vigueur en janvier 2017 et a été prolongé jusqu'à la fin de l'année.

 

Les négociations actuelles visent à ramener le taux de conformité à l'accord, qui a atteint le record de 166% en avril, à seulement 100%, ont indiqué les sources. L'opération serait destinée à apaiser le marché alors que le cours du Brent a dépassé les 80 dollars le baril la semaine dernière, pour la première fois depuis novembre 2014. UNE MISE EN OEUVRE DIFFICILE

 

Alors que la Russie et l'Opep profitent des cours élevés du brut, qui a pris près de 20% depuis la fin de l'année dernière, la réduction de leurs pompages a incité les producteurs de pétrole de schiste américains à accroître leur production et à gagner des parts de marché.

 

L'ampleur de la correction envisagée pour l'accord n'est pas encore arrêtée, la répartition entre les différents acteurs pouvant s'avérer délicate, selon les sources.

 

"Les discussions visent désormais à ramener la conformité à 100%, davantage pour l'Opep que pour les pays non-membres du cartel", a dit l'une des sources.

 

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole pourrait décider de relever sa production dès juin pour pallier toute pénurie en provenance d'Iran ou du Venezuela, alors que Washington juge la hausse des cours trop importante, avaient dit des sources mardi à Reuters.

 

On ignore quels pays, en dehors des pays du Golfe et de la Russie, pourraient augmenter leur production, ont ajouté les sources.

 

"Seuls quelques pays membres du cartel ont cette capacité, donc la mise en oeuvre sera compliquée", a dit une source au sein de l'Opep.

 

Jusqu'à maintenant, l'Opep avait dit ne pas voir la nécessité d'assouplir son accord d'encadrement malgré une baisse des stocks mondiaux au niveau qu'elle souhaitait et les craintes des pays consommateurs de voir la hausse des prix peser sur la demande.

 

Mais la chute rapide des stocks mondiaux, l'effondrement de la production vénézuélienne et une éventuelle baisse des exportations iraniennes l'ont incitée à évoluer.

 

Les inquiétudes des Etats-Unis quant au niveau des cours l'ont également poussée à ouvrir un débat interne, selon des sources.

 

Le président américain Donald Trump a accusé l'Opep le mois dernier de faire monter "artificiellement les prix".

 

Vers 09h10 GMT, le baril de Brent perdait 1,02% à 77,99 dollars, tandis que le brut léger américain reculait de 0,78% à 70,16 dollars. (Avec Katya Golubkova à Saint-Pétersbourg Bertrand Boucey et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français) Reuters

 

 

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