Autoroute de l’eau : Le projet tarde à sortir

Autoroute de l’eau : Le projet tarde à sortir

 

Toujours dans la phase des études, le programme permettra de mobiliser 850 millions de m3 d’eau du Nord du pays pluvieux vers le sud semi-aride, et devrait donner une nouvelle impulsion au secteur agricole. Le principal handicap est le financement. Il nécessite pas moins de 36 milliards de DH.

 

Les autoroutes de l’eau sont l’un des méga- chantiers que le Maroc compte réaliser au cours des années à venir. Il permettra de mobiliser 850 millions de m3 d’eau du Nord du pays pluvieux vers le sud semi-aride. Ce projet, qui a germé depuis des années, est toujours dans la phase des études.

Connu officiellement sous le terme de «Schéma national de transfert des eaux des bassins excédentaires vers les bassins déficitaires», l’intérêt du chantier est simple. En matière de pluviométrie, le Maroc est soumis à deux aspects bien différents : le nord du Royaume (Rif, Moyen-Atlas, Gharb et Loukkos) est régulièrement arrosé notamment durant l’hiver, quand le reste du pays est soumis à un régime de pluies plus irrégulier.

La principale contrainte de ce programme est liée au financement, puisque l’investissement est estimé à plus de 36 milliards de DH. Vu les retombées socioéconomiques que peut engandrer le projet, notamment en matière de création d’emplois et de richesse, plusieurs bailleurs de fonds internationaux peuvent être sollicités à l’image de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAD) ou la Banque islamique de développement (BID). Techniquement, le projet consiste en la construction d’un vaste ensemble de canaux artificiels (pas moins de 500 km). L’eau sera notamment transférée des bassins des oueds Laou, Loukkos et Sebou excédentaires, vers ceux déficitaires de l’Oum Er Rbia, du Tensift et du Bouregreg.

Plusieurs grands barrages sont concernés (Al Wahda, Oued El Makhazine, Mohammed Ben Abdellah et Al Massira).

La première phase consiste à alimenter en eau potable Marrakech et les villes environnantes et satisfaire les besoins d’irrigation d’Al Haouz avec pas moins de 400 millions de m3 qui seront mobilisés. Cette opération permettra également de réduire sensiblement les risques d’inondation qui impactent notamment les régions du Gharb et du Loukkos.

Dans une seconde phase, il est prévu d’alimenter les régions de Chaouia, Abda et Souss, des zones qui disposent d’un potentiel important en matière agricole, mais dont le déficit hydrique perturbe sensiblement tous les efforts de développement. Cette autoroute hydrique serait à ciel ouvert ou souterraine selon les tronçons. Elle devrait être accompagnée par plusieurs stations de pompage géantes et compter trois phases.

Il est à rappeler que le groupement Novec, CID, Typsa s'est vu adjuger en 2014 l’appel d’offres pour la réalisation de l’étude de conception du projet de transfert. Les deux cabinets marocains Novec, filiale de la CDG, et CID sont en charge des études liés aux barrages, canaux et conduites. Deux nouveaux barrages devraient également être construits. ■

 

Par C. Jaidani

 

L’expérience chinoise en exemple
Le Maroc veut s’inspirer de l’expérience chinoise dans le domaine du drainage de l’eau à grande échelle. Au cours du sommet économique Maroc-Chine organisé en 2016, un mémorandum d'entente a été signé entre le ministère marocain de l'Agriculture et la compagnie chinoise China Harbor Engeneering Ltd. L'accord porte sur l'attribution à des partenaires chinois ayant une expérience dans ce type d'infrastructures dans l'empire du milieu où un projet similaire a été réalisé pour le transfert de l'eau du sud de la Chine vers le nord qui connaît un déficit hydrique.

 

 

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux