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Agences bancaires : Le réseau atteint un plafond de verre

Agences bancaires : Le réseau atteint un plafond de verre

 

Le rythme d’évolution du réseau bancaire est en décélération continue. 

Une tendance qui s’explique par le développement des canaux digitaux, mais pas que… 

 

Par : Badr Chaou

 

La décélération du rythme d’évolution du réseau bancaire se confirme. Selon les dernières données disponibles, en l’occurrence celles de la Direction de la supervision bancaire (DSB) relevant de Bank Al-Maghrib, le réseau bancaire a marqué un affaissement à 1,8% en 2018, contre 1,7% en 2017, une moyenne de 4% au cours de la période 2013/2015 et 9% sur la période 2007/2016. 

Le nombre de guichets bancaires s’est, quant à lui, établi à 6.503, soit 115 agences additionnelles dont 56 nouveaux guichets ouverts par les banques participatives. On est loin des 300 ouvertures annuelles qui ont caractérisé les années de fortes expansions, durant les années 2000. 

A noter qu’en termes d’ouverture de guichets additionnels, en 2018, la région de Casablanca- Settat a continué d’enregistrer la part la plus importante, suivie de Marrakech-Safi et Fès-Meknès, selon la même source. 

La répartition régionale des guichets, dépôts et crédits, est restée globalement stable en 2018. La région de Casablanca-Settat arrive en pole position avec une part de 29% des guichets, 39% des dépôts et 64% des crédits. Elle est suivie par la région de Rabat- Salé- Kénitra qui détient 15% du réseau bancaire, 17% des dépôts et 17% des crédits. En 3ème position se place la région de Fès-Meknès qui concentre 11% des guichets, 8% des dépôts et 4% des crédits. 

De son côté, le parc des guichets automatiques bancaires (GAB) ressort avec un taux de progression de 3,8% en 2018 contre 3% l’année précédente, s’élargissant ainsi de 264 nouveaux guichets pour s’établir à 7.289 unités à fin 2018. 

 

Le Phygital 

Pour revenir à la décélération du réseau d’agences bancaires, celle-ci est d’abord à relier au développement des canaux digitaux via Internet et le mobile, explique la DSB. Au Maroc, les banques se sont en effet inscrites dans cette dynamique, et ont développé le m-banking et le e-banking, et entrepris d’enrichir les fonctionnalités du parcours client. 

Avec les moyens digitaux, le modèle de distribution de la banque est en mutation à l’échelle mondiale, avec une fréquentation des agences en baisse et une utilisation croissante des accès à distance aux services bancaires. 

La plupart des interactions entre les banques et leurs clients s’opère, en effet, de plus en plus via le mobile et les outils numériques pour répondre aux besoins en opérations de base (consultation des comptes, virement, commande de carnet de chèques, etc.). Désormais, dans le jargon des banquiers, on parle volontiers de réseau «phygital». 

L’affaissement des ouvertures d’agences ne peut être uniquement imputé au développement du service digital des banques. 

 

Rationalisation 

En effet, Il faut garder à l'esprit qu'une ouverture d'agence est particulièrement coûteuse en charges d'exploitation. Or, dans un contexte de contraction des marges, de forte sollicitation des fonds propres (Bâle III, IFRS 9) et d'investissements lourds consentis par les groupes bancaires, les banques sont de plus en plus regardantes à la dépense, et procèdent à des arbitrages. 

L'heure est désormais à l'évaluation de ce réseau. Autrement dit, les banques, après plusieurs années de développement en nombre d'agences, prennent aujourd'hui de la hauteur pour finalement étudier leur rentabilité. La phase d'expansion est en train de se tasser, et semble toucher un plafond de verre. 

 

 


Les effectifs suivent la même tendance 

Les effectifs des banques ont également connu une décélération avec 243 nouveaux collaborateurs en plus en 2018, soit une hausse de 0,6% à 41.890 agents, au moment où il avait bondi de 1,4% en 2017, selon le rapport annuel sur la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib toujours. Globalement, l’effectif des établissements de crédit et organismes assimilés s’est établi à fin décembre 2018 à 55.753 agents, dont près de 75% employés par les banques, 6% par les sociétés de financement et 14% par les associations de micro-crédit. 


 

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