Dans sa démarche visant l’intégration de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Maroc est plus intéressé par une logique d’investissement que par des objectifs commerciaux, a affirmé le président de l’Institut Amadeus, Brahim Fassi Fihri.
«Le volet investissement est essentiel», a-t-il souligné dans un entretien publié mercredi par le quotidien sénégalais «Le Soleil», notant que le Royaume qui est le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest, «recherche une intégration pleine et entière à une organisation qualifiée d’exemplaire».
Avec son retour à l’Union africaine, le Maroc veut donner plus de sens à son appartenance continentale à travers cette demande d’adhésion, a poursuivi le président d’Amadeus, soulignant que le Royaume, «acteur incontournable dans la sous-région», a multiplié les champs de coopération avec les pays de la CEDEAO et qu’il «est naturel qu’il souhaite intégrer cette organisation».
Récemment, à Kigali, avec la Zone de libre-échange continentale, l’Afrique a pris conscience de l’importance de l’intégration économique, a-t-il enchaîné, précisant que la volonté d’adhésion du Maroc s’inscrit dans ce contexte.
Au sujet des réticences suscitées par l’adhésion du Maroc, notamment auprès d’une partie du patronat, Fassi Fihri a rappelé que le Royaume, motivé par une approche gagnant-gagnant, «n’a pas de problème à venir écouter des inquiétudes», soulignant que c’est dans ce cadre que s’inscrit la conférence sur l’ «Adhésion du Maroc à la CEDEAO : Fondements, enjeux et perspectives communes» prévue jeudi à Dakar, à l'initiative de l'Institut Amadeus.
«Le Maroc, en tant que pays frère, est venu discuter, écouter, comprendre», a-t-il dit, relevant que ces opérations d’écoute seront commencées par le Sénégal «compte tenu des liens exemplaires stratégiques, historiques et multidimensionnels qui unissent les deux pays».
Organisée par l'Institut Amadeus en collaboration avec des Think Tanks sénégalais, la conférence sur l’adhésion du Maroc à la CEDEAO a pour ambition d’élargir le débat, les prochaines semaines, dans d’autres capitales d’Afrique de l’Ouest.
L’objectif est d’instaurer une écoute respective ainsi qu’un dialogue franc et ouvert entre les principaux acteurs sénégalais et marocains concernés, sur les conditions optimales d’un élargissement, au Royaume du Maroc, de la CEDEAO.