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Cinquante ans de lumière : du serment de la Marche Verte à l’aube d’Aïd Al Wahda

Cinquante ans de lumière : du serment de la Marche Verte à l’aube d’Aïd Al Wahda

«Quand un peuple marche pour une cause juste, Dieu marche avec lui», disait Feu Sa Majesté le Roi Hassan II. Le 6 novembre 1975, le Maroc n’a pas entrepris une conquête : il a affirmé une continuité. 

 

Par Abdelkhalek Hassini, enseignant-formateur, chroniqueur et conférencier. Spécialiste en migration, éducation et développement, et acteur associatif.

La Marche Verte n’a pas ouvert un nouvel épisode; elle a confirmé une réalité ancienne. Le Sahara était lié au Maroc bien avant que les tracés administratifs et les décisions internationales ne s’y superposent. Il l’était par l’allégeance des tribus au Trône chérifien, par la transmission des lignages, par les liens religieux, sociaux et politiques qui ont constitué, au fil du temps, une unité sans rupture. La Marche n’a donc pas créé l’appartenance : elle l’a simplement rendue visible, légitime et incontestable dans l’ordre du présent. 

Cinquante ans ont passé. Une génération est née, une autre a transmis. Le temps n’a pas affaibli l’élan initial; il l’a consolidé, approfondi, clarifié. Ce qui, autrefois, devait être rappelé, est désormais reconnu. Au terme d’une diplomatie constante, patiente, sans provocation et sans renoncement, la communauté internationale a consacré, en ce 31 octobre, la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses provinces du Sud. Ce moment n’est pas une victoire arrachée, mais l’aboutissement naturel d’une vérité qui a suivi son chemin. La décision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, d’ériger cette date en Fête de l’Unité Nationale, (Aïd Al Wahda), donne à cette reconnaissance une place dans la durée. Elle inscrit l’unité non seulement dans la mémoire, mais dans le calendrier national, ce qui signifie : dans le temps vécu.

Dans cette continuité royale, il n’y a ni rupture ni changement d’orientation. Il y a une progression cohérente. Feu Sa Majesté le Roi Hassan II a établi les fondements d’une souveraineté pacifique affirmée dans le droit et la légitimité. Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, en a assuré la consolidation sur le terrain, par la mise en œuvre de politiques publiques structurantes et durables. Le Sahara, aujourd’hui, n’est pas un symbole revendiqué; c’est un espace pleinement intégré à la dynamique nationale, doté d’infrastructures, d’institutions, d’activités économiques, de services publics et de cadres de vie qui traduisent, dans le quotidien des populations, la réalité de l’unité nationale. Le développement qui y est engagé ne répond pas à une logique conjoncturelle, mais à une vision d’ensemble visant à faire des provinces du Sud un pôle de stabilité régionale, d’ouverture africaine et d’intégration économique. La souveraineté ne s’y exprime pas dans les discours; elle se vérifie dans les faits.

Dans ce processus, les Marocains du monde occupent une place essentielle. L’éloignement géographique n’a jamais éloigné l’appartenance. Il l’a rendue plus consciente, plus exigeante, plus intimement assumée. À travers leur présence, leurs engagements professionnels, leurs réseaux, leurs responsabilités, ils étendent la souveraineté du Maroc dans l’espace social mondial. Ils n’illustrent pas la fidélité : ils la prolongent. Ils n’observent pas l’histoire : ils y participent. Ils sont, à leur manière, la Marche Verte qui continue, non plus dans le désert, mais dans les institutions, les idées, les espaces internationaux où se joue l’image d’un pays.

Ainsi, la parole royale selon laquelle «le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc, jusqu’à la fin des temps» n’est pas un slogan. Elle est la formulation d’un état durable. Elle exprime la stabilité d’un pays qui ne cède ni à la réaction, ni à l’excès, ni à la fragmentation. Elle dit ce qu’est le Maroc dans son essence : un Royaume qui avance sans rompre, qui construit sans s’opposer, qui affirme sans déranger, qui s’enracine sans se refermer.

Aujourd’hui, célébrer la Marche Verte et Aïd Al Wahda n’est ni un geste de mémoire ni un geste d’émotion. C’est une manière de confirmer que l’unité est acquise, que la souveraineté est établie, et que l’avenir se construit désormais sur des bases solides, calculées, assumées. C’est reconnaître que l’histoire, le droit et la réalité vivent désormais dans la même direction. Et c’est rappeler que l’unité nationale n’est pas un héritage à protéger, mais une responsabilité à poursuivre.

Le Maroc continue d’avancer, sans hâte et sans relâche, avec la patience de ceux qui savent d’où ils viennent et la sérénité de ceux qui savent où ils vont.

 

 

 

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