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Les oubliés de la pandémie

Les oubliés de la pandémie

 

Si les mesures mises en place par les autorités sanitaires rendent, de manière quotidienne, compte des statistiques liées à la pandémie du coronavirus, il faut aussi rappeler qu’il y a plusieurs strates sociales dont le destin demeure dans l’ombre de la covid-19. Nous pensons à tous les sans domicile fixe (SDF), à tous les vagabonds, à tous les malades atteints de graves problèmes psychiatriques qui sillonnent les rues, parfois à peine vêtus, nous pensons aux marginaux, à ces enfants des rues, auxdits clochards qui ont la vie dure, qui survivent et qui ne savent pas à quel saint se vouer.

Nous les rencontrons à tous les coins de rue, sur les grandes artères, au coin des feux rouges, certains sniffent, d’autres boivent de l’alcool frelaté, quand d’autres s’appliquent à vouloir récurer les pare-brises des automobilistes. Sans oublier tous les ressortissants de pays comme le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Gabon, le Congo et la Syrie dont certains ont élu domicile dans des cimetières, quand d’autres dorment dans des gares routières et autres squats en périphérie de la ville.

Ce sont là des dizaines de milliers de personnes dont on ignore tout. Ontelles été testées pour savoir si elles ont contracté la covid-19 ? Ont-elles fait l’objet d’un recensement en vue de les intégrer dans la campagne de soins et éventuellement pour les vaccins prévus pour l’ensemble des Marocains, y compris les étrangers vivant sur le sol marocain ? Sontelles saines ? Portent-elles, pour certaines, le virus, sans le savoir, avec le risque de le transmettre à d’autres, faisant ainsi grossir la liste des contaminés et des décès ? Ce sont là des questions qui restent sans réponse tant qu’on n’a pas jeté toute la lumière sur ces à-côtés du coronavirus qui font des dégâts terribles sans que personne n’en parle.

On le sait, au début de la pandémie en mars 2020, le gouvernement marocain avait annoncé le lancement d’une initiative d’hébergement des personnes sans domicile fixe. Cette initiative touchait alors plusieurs villes marocaines, parmi elles, Casablanca, Rabat, Kénitra, Tanger, Oujda et Agadir. Pour la ministre en charge de ce département, Jamila El Moussali, cette démarche s’inscrivait dans le cadre des efforts d’assistance sociale déployés par l’Entraide nationale en coordination avec les autorités locales, collectivités territoriales et société civile. Il faut ici rappeler que le Maroc compte quelque 150 mille sans-abris, selon les derniers chiffres officiels avancés par le haut- commissariat au Plan (HCP).

A cela, il faut également ajouter les victimes de la dernière vague de froid, qui a surpris plusieurs SDF qui ont payé de leur vie, dans l’indifférence. Ceci pour dire que le virus ne choisit pas qui atteindre. Ce n’est certainement pas son mode de fonctionnement. Il frappe sans faire dans la demi-mesure. C’est pour cela qu’il faut veiller à aider ces citoyens qui souffrent de toutes les privations, surtout durant ce mois de Ramadan, où nous avons tant à partager ensemble. 

 

 

Par Abdelhak Najib

Écrivain-Journaliste

 

 

 

 

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