L’ETAT SAPEUR-POMPIER

L’ETAT SAPEUR-POMPIER

Par Fatima Ouriaghli, directrice des publications

 

L’Etat n’en a pas encore fini de jouer au sapeur-pompier. Les entreprises sont en souffrance et la machine économique est sévèrement grippée. Et c’est maintenant que la crise économique montre ses premiers symptômes effrayants, sur fond d’un taux de chômage qui risque d’exploser.

Le haut-commissariat au Plan (HCP) prévoit d’ailleurs que ce dernier devrait s’établir à 14,8% en 2020. Pourtant, si l’Etat s’est saigné pour soutenir les entreprises, c’était justement pour tenter de sauvegarder les emplois.

C’est l’essence même du projet de Loi de Finances rectificative 2020, qui s’assigne trois objectifs : établir des mécanismes d'appui à la reprise progressive de l'activité économique, préserver l'emploi grâce à des mesures pratiques pour améliorer l'efficacité de l'Administration et accélérer la mise en œuvre des réformes administratives.

Raison pour laquelle l’Etat a fait preuve de largesses autant pour les entreprises privées que publiques en multipliant les initiatives, quitte à exploser le déficit budgétaire. L’Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) a, de ce fait, bénéficié d’un accompagnement spécial à travers le transfert d'urgence d'un montant d'un milliard de dirhams du Budget général de l'Etat. Idem pour la compagnie nationale Royal Air Maroc qui s’est vu octroyer la coquette somme de 6 Mds de DH.

Si des établissements aussi bien organisés ont fait les frais de la crise liée à la covid-19, que dire donc de toutes ces petites et moyennes entreprises structurellement fragiles ? Beaucoup d’entre elles ont été emportées par les flots de cette crise et disparaîtront.

Surtout que, jusqu’à présent, le monde des affaires tourne en mode ralenti. Parce que les opérateurs n’ont aucune visibilité. Parce qu’ils sont incapables de se projeter dans l’avenir. Parce que, tout simplement, le coronavirus maintient les milieux d’affaires dans une totale incertitude, avec l’apparition sporadique de foyers épidémiques.

L’économie nationale est en liberté conditionnelle et restera encore pendant longtemps otage du coronavirus. Du moins, tant qu’un vaccin n’aura pas été trouvé

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