Un ciel marocain qui reprend vie grâce à un important trafic aérien. Des avions qui décollent, d’autres qui atterrissent sur des tarmacs redevenus bruyants, où gesticulent les agents de piste. Des aéroports qui retrouvent leur ambiance naturelle, avec tous ces panneaux lumineux et écrans pour informer les passagers, les bruits des valises trolley tirées parfois de façon indélicate, ces voix suaves qui appellent les retardataires… Des voyageurs accueillis par leurs proches à la sortie de l’aéroport, dans des moments mêlant joie, émotion, tristesse... Des chauffeurs de taxi en quête de clients. C’est toute cette frénésie dans et autour des aéroports que les Marocains espèrent retrouver à partir du 1er février.
C’est l’expression d’une volonté collective, d’une demande soutenue et pressante des citoyens, synonyme d’un ras-le-bol face à une décision de fermeture des frontières actuellement largement dénoncée et contestée. Les autorités avaient décidé de boucler les frontières jusqu’au 31 janvier. Nous sommes donc sur la dernière ligne droite. Nous saurons ce qu’il en est durant les quatre prochains jours. Et ils seront décisifs. Décisifs dans le sens où la décision de mettre sous cloche le Maroc est assez inédite, avec des conséquences économiques et sociales désastreuses. Le secteur touristique en particulier est très sinistré.
Les opérateurs de cet écosystème sont asphyxiés financièrement et économiquement après deux ans de pandémie et la multiplication des restrictions, et ce malgré 2 Mds de DH posés sur la table par le ministère de tutelle tout récemment. Leur seule exigence du moment : rouvrir les frontières afin de leur permettre de retrouver un certain niveau d’activité. A côté des opérateurs touristiques dans le désarroi, et dont la grogne s’amplifie, se joue un autre drame social, avec notamment tous ces Marocains bloqués à l’étranger, loin de leurs familles.
Alors, le gouvernement va-t-il daigner rouvrir le pays ? Il y a au moins deux signes positifs qui peuvent être relevés. D’abord, avec Omicron, le pic de contaminations a probablement été déjà atteint, selon le ministère de la Santé. Ensuite, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a jugé importante la réouverture des frontières, mais sous conditions. Suffisants pour espérer ? On le saura bientôt.
Par F. Ouriaghli