Nos portefeuilles font toujours face à une adversaire redoutable : l'inflation. Telle une ombre insidieuse, elle s’incruste dans nos vies quotidiennes, de l'épicerie à la station-service, rognant silencieusement et soigneusement le pouvoir d'achat des citoyens.
Les derniers chiffres du haut-commissariat au Plan sont tombés : l’indice des prix à la consommation (IPC) a connu, au cours du mois d’octobre 2023, une baisse de 0,1% par rapport au mois précédent. Comparé au même mois de l’année précédente, l’IPC a enregistré une hausse de 4,3% en octobre dernier, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 8,8% et de celui des produits non alimentaires de 1,3%.
L’inflation s’inscrit certes dans une tendance baissière depuis quelques mois, mais les niveaux des prix restent toujours élevés, particulièrement ceux des denrées alimentaires. Aujourd’hui, la cherté de la vie n'est pas une simple statistique, mais une expérience tangible pour de nombreux ménages, contraints de jongler avec leur budget en cherchant désespérément les moyens de maintenir un certain équilibre financier.
Avec des tickets de caisse salés et un panier de la ménagère plus cher même dans les souks, il faut forcément faire des arbitrages pour optimiser son budget. On devient ainsi expert en comparaison de prix. On traque les meilleures affaires. On jongle avec les fluctuations du marché comme un funambule au-dessus d'un précipice financier.
Les choix alimentaires sont calculés. Chaque dépense est le fruit d’un arbitrage mûri, pensé et repensé. Mais qui se livrent à cette arithmétique monétaire ? Les plus démunis forcément. Ceux qui sont dans une précarité déconcertante. Ceux qui tirent le diable par la queue, même quand l’inflation était à son niveau normatif de 2%. Ce sont eux qui, par la force des choses, se sont découverts des dons en matière d’optimisation de budget pour faire face à cette conjoncture.
Ce sont eux qui font preuve d’une résilience extraordinaire dans l’adversité économique. Ce sont eux qui refusent de se soumettre à un certain diktat économique, essayant de trouver l'équilibre entre les nécessités et les petites indulgences. Et ils sont nombreux ces Marocains dont la créativité devient la meilleure partenaire pour échapper aux griffes de l'inflation. Comme dirait l’autre, les périodes d'incertitude, voire de précarité économique ont souvent été un terreau fertile pour l’imagination et la créativité.
Par F.Z Ouriaghli