Le Maroc fait face à une vague de chaleur depuis plusieurs jours. C’est la période des bronzettes pour ceux qui sont en congés. Et ceux qui ne le sont pas ont déjà la tête ailleurs, rêvant à des vacances pied dans l’eau, sirotant un bon jus d’orange bien frais à l’ombre d’un cocotier ou d’un palmier.
Mais chacun a ses problèmes. Car pendant que d’aucuns profitent du soleil, pour d’autres, justement, cette vague de chaleur est problématique. Elle installe non seulement les conditions propices au déclenchement des incendies de forêts, mais elle témoigne surtout des profonds dérèglements climatiques qui affectent aussi le Royaume.
Avec comme conséquences des épisodes de sécheresse plus fréquents et plus rudes ainsi qu’un déficit hydrique sévère qui impacte sérieusement l’économie nationale. Oui, pendant que certains goûtent au plaisir du farniente, le ministre de l’Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, lui, se mouille et transpire à force d’essayer de trouver des solutions pour faire face à l’urgence hydrique à laquelle est confronté le Royaume. Où tous les moyens sont explorés afin de juguler les conséquences du changement climatique sur nos ressources en eau. Le dessalement de l’eau de mer est d’ailleurs l’une des alternatives sérieuses sur laquelle le Maroc compte véritablement.
A l’heure actuelle, le Royaume dispose d’une capacité globale installée de 12 stations de dessalement pour 179 millions de m3 par an, auxquels s'ajoutent quelque 37 millions de m3 issus du dessalement des eaux saumâtres. Cette capacité de production vient d'être renforcée par 110 millions de m3 provenant de deux stations de Safi et Jorf Lasfar réalisées par l'Office chérifien des phosphates (OCP) en vue d'approvisionner les villes de Safi et d'El Jadida en eaux potable et industrielle. Plusieurs autres stations sont en cours de développement, dont la la plus importante étant celle de Casablanca-Settat, avec une capacité de 300 millions de m3/an.
A côté de ces initiatives, il y a le projet d'interconnexion des bassins hydrauliques du Sebou et du Bouregreg, avec un débit de 15 m3/s, la réutilisation des eaux usées, mais également la construction en cours de 18 barrages pour porter la capacité de stockage des ressources en eau à plus de 27 milliards de mètres cubes. Toutes ces mesures seront-elles cependant suffisantes face à des phénomènes climatiques extrêmes, plus fréquents et plus menaçants ?
Par F.Z Ouriaghli