MARKETING SOCIAL

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L’on se doute bien que le chef du gouvernement n’allait pas se livrer à une séance d’autoflagellation. C’est même avec un brin de triomphalisme que Aziz Akhannouch a défendu son bilan, lundi, au Parlement, égrenant, une à une, les différentes actions mises en œuvre par l’équipe gouvernementale depuis qu’elle a pris les rênes du pays. Non sans rappeler au bon souvenir des citoyens que tout ce qui a été initié jusque-là est en phase avec «les engagements électoraux des partis de la majorité, devenus des engagements gouvernementaux après les élections du 8 septembre 2021».

Les priorités pour 2023 ? Il en a parlé aussi. D’ailleurs, elles sont consignées dans le projet de Loi de Finances, dont les détails sont maintenant publics. Elles sont circonscrites autour de quatre axes : le renforcement des fondements de l'État social, la relance de l'économie nationale à travers le soutien de l'investissement, la consécration de la justice spatiale et le rétablissement des marges budgétaires pour assurer la pérennité des réformes. Etat social. Le concept fait mouche actuellement. Il est exhibé à tout-va, au point que l’on se surprend à se demander si le gouvernement ne fait pas plutôt du marketing social.

Ce qui sous-tend cet «Etat social» a une résonnance particulière dans le contexte actuel marqué par une situation géopolitique tendue, du fait de la guerre russo-ukrainienne, et par un renchérissement des cours des produits énergétiques et alimentaires. Toute initiative allant dans le sens de soulager les pressions inflationnistes trouve en effet forcément écho favorable auprès d’une opinion publique marocaine qui peste toujours contre la vie chère. Et à laquelle Akhannouch répond en brandissant son PLF 2023 qui, dit-il, contient 10 mesures inédites prévues pour améliorer les conditions de vie de larges catégories de la société.

Ces mesures, assure-t-il, visent les familles en situation de pauvreté et de précarité ainsi que la classe moyenne, les employés des secteurs public et privé, les travailleurs non salariés et les retraités, ainsi que toutes les familles marocaines. Et ce, à travers la mise à niveau de l’offre de santé et de l’école publique, l'amélioration de l’accès au logement et le soutien au pouvoir d’achat des familles pour leur permettre de faire face aux conséquences des crises internationales.

Mais un «Etat social» doit avoir les moyens de sa politique. Car il faut financer toutes ces mesures fiscales, tout en sacrifiant au sacro-saint principe de la préservation des équilibres budgétaires si chers aux gouvernements qui se succèdent au Maroc. Et quand les finances publiques sont aux abois, il faut aller à la pêche aux recettes fiscales : les grandes entreprises et autres établissements de crédit apprécieront singulièrement… la place de choix qui leur a été réservée dans le Budget 2023. Mais tout n’est pas dit. Des amendements pourront toujours être apportés au PLF. Si tant est que l’Exécutif reste à l’écoute.

 

Par F.Z Ouriaghli

 

 

 

 

 

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