La chute de l’or noir

Prix du pétrole : La chute de l’or noir - Éditos Financiers Maroc

Par Fatima Ouriaghli, Directrice de publication de Finances News Hebdo


 

«Un dollar de plus dans le cours du baril de pétrole coûte au Maroc 800 MDH». C’est ce qu’avait affirmé le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, dans l’une de ses conférences de presse. Forcément, après de telles révélations, l’on prête une attention toute particulière aux fluctuations des cours de l’or noir.

Et, en ce moment, le gouvernement marocain a de quoi se réjouir. Car, depuis quelques semaines, le prix du baril de pétrole est sur un trend baissier. Hier, jeudi, le baril de Brent de la mer du Nord valait 58,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 65 cents. Au total, les prix du pétrole ont chuté d’environ 35% depuis leur sommet en quatre ans atteint il y a presque deux mois. Une tendance baissière entretenue par des doutes sur la capacité de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires à s'accorder sur une réduction de leur production, mais également par les tweets du président américain.

Donald Trump, un faiseur de marché ? S’il ne l’est pas, ses sorties sur Tweeter ont une influence particulière sur les prix du brut. Mi-novembre, les cours du pétrole se sont en effet repliés lorsque Trump a écrit : «J'espère que l'Arabie saoudite et l'Opep ne baisseront pas leur production. Les prix du brut doivent être bien inférieurs si l'on se base sur l'offre !».

Tout reste maintenant à savoir s’il n’y aura pas inversion de tendance. La géopolitique étant ce qu’elle est, il semble difficile de se projeter, quand bien même la réunion des membres de l’OPEP, prévue à Vienne les 6 et 7 décembre, donnera un peu plus de visibilité aux observateurs.

En attendant, le gouvernement marocain peut glisser un petit «merci» à Trump, malgré ses excentricités. D’autant que cette baisse des cours soulage le budget de l’Etat et augmente la marge de manœuvre du gouvernement qui, rappelons-le, dans les hypothèses retenues dans la Loi de Finances 2019, table sur un prix du pétrole de 75 dollars le baril.

Il faut maintenant que cette chute des cours profite aux consommateurs, en particulier les automobilistes, à travers notamment une diminution des prix à la pompe. On en saura plus les prochains jours. ■

 

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