Textile : A la recherche de nouveaux débouchés

Textile : A la recherche de nouveaux débouchés - Finance Maroc

◆ Entre 2012 et 2018, les exportations du secteur textile ont enregistré une croissance annuelle moyenne de 5,1%.

◆ Les pays scandinaves et ceux de l’Europe de l'Ouest comme l’Allemagne sont dans le viseur des industriels marocains.

 


Par : Momar Diao


 

Les chiffres dévoilés récemment à Casablanca par l’Association marocaine du textile et de l’habillement (Amith) démontrent à quel point le secteur textile est une branche névralgique pour l’économie nationale. Premier pourvoyeur d’emplois industriels du pays avec plus de 190.000 postes de travail, cette branche qui pèse ¼ des exportations du pays, affiche une valeur à l’export de près de 38 Mds de DH en 2018. Depuis trois ans, le textile national performe à l’export avec une croissance conséquente.

Le secteur qui représente aujourd’hui 15% du PIB industriel, compte plus de 1.200 entreprises, avec à la clef une capacité de production d’1 milliard de pièces par an.

Finance Maroc - Textile : Les effets du PAI

Ceci dit, du côté de l’Amith qui s’est engagée avec l’Etat dans un contrat-programme en 2015, et ce dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI), l’on reconnaît que ce partenariat public/privé (PPP) a été salutaire pour la bonne tenue du secteur.

En effet, la nouvelle stratégie conçue avec les pouvoirs publics, dotée de mécanismes de soutien et qui s’articule autour de cinq piliers (écosystèmes, chaîne de valeur, locomotives, compétitivité, marché local) a permis à la branche de signer plus de 200 conventions d’investissement, d’engager plus de 5 Mds de DH d’investissement, et de contractualiser plus de 51.000 emplois.

De plus, grâce au partenariat avec les pouvoirs publics, le textile a géré près de 12 Mds de DH de chiffre d’affaires additionnels. Au-delà de ces chiffres, les professionnels comptent bien renforcer le positionnement du Maroc sur les principaux marchés internationaux, qui abritent une concurrence particulièrement âpre avec des acteurs issus de la Chine, de la Turquie et du Bangladesh. C’est dans ce contexte que l’Amith organise chaque année, les Salons «Maroc in Mode & Maroc Sourcing».

Finance Maroc - Textile : Une vitrine pour l’offre marocaine

L’association qui planche actuellement sur une nouvelle feuille de route, a organisé récemment une rencontre avec la presse afin de sensibiliser sur les principaux enjeux des deux évènements prévus à Marrakech les 17 et 18 octobre 2019.

Les manifestations qui enregistreront la participation de 120 exposants, dont 80% de marocains, susciteront l’intérêt de plusieurs enseignes étrangères de renommée. La France, partenaire historique du secteur et qui représente 33% du visitorat, sera à l'honneur cette année.

Les membres de l’association professionnelle sont formels : ces deux évènements déclinés en 5 écosystèmes (fast fashion, denim, maille, tailoring, et enseignes de distribution de marques marocaines), propices au business, répondent aux besoins de diversification des débouchés de l’offre marocaine, accaparée par les marchés traditionnels (Espagne, France).

D’ailleurs, l'édition 2019 fait un focus sur les marchés scandinaves. L’Allemagne, le plus grand marché d’Europe, avec plus de 83 millions de consommateurs, est dans le viseur des professionnels marocains. Ces derniers sont conscients de la nécessité de monter en gamme pour concurrencer les pays asiatiques et la Turquie, qui ont su imposer leurs produits sur le marché allemand.

Les textiliens ont tout intérêt à aller au-delà de la simple sous-traitance et s'orienter vers le produit fini. Les deux événements de cette année mettent également en relief un paramètre synonyme de différenciation sur les marchés internationaux. Il s’agit de l'aspect éco responsable dans la fabrication des articles textiles. Les deux évènements seront ainsi l’occasion de faire valoir l’expertise du Maroc en matière de délavage non polluant pour la filière denim.

 


Encadré


Finance Maroc - Textile : La concurrence turque pointée du doigt

Les adhérents de l’Amith qui ne manquent pas de faire remarquer que la Turquie est un partenaire-clef en matière d’entrants pour les produits textiles marocains, saluent la décision prise par le gouvernement marocain visant à protéger l’industrie locale de la percée turque, taxée de concurrence déloyale. «Cette mesure a apporté une bouffée d’oxygène au secteur», confie un membre de l’association.

Pour rappel, les produits textiles de la Turquie étaient exonérés de droits de douane en vertu de l’Accord de libre-échange signé avec le Maroc en 2004. «Les Turcs qui ont certes des avantages concurrentiels réels (économie d’échelle, offre de matière, etc.) , ne jouent pas le jeu. Eu égard aux multiples barrières non-tarifaires, les opérateurs marocains sont dans l’incapacité d’exporter des produits textiles en Turquie, dont les opérateurs bénéficient de subventions», s’insurge-t-on du côté de l’Amith. La concurrence déloyale turque serait à l’origine de la destruction de près de 46.000 emplois entre 2013 et 2016. L’autre grief est que la production destinée au marché local aurait baissé de 13 à 11 Mds de DH.


 

 

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