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Plus de 280 millions de personnes menacées par la montée des océans

Plus de 280 millions de personnes menacées par la montée des océans

 

Les dommages causés par les inondations pourraient être multipliés par 100, voire 1.000 d'ici 2100.

Les hausses du niveau de la mer pourraient dépasser plusieurs centimètres par an, soit environ cent fois plus qu'aujourd'hui.

 

Par M.D

 

La hausse du niveau des océans pourrait être la cause de 280 millions de déplacés dans le scénario optimiste de hausse de 2 degrés de la température de la planète par rapport à l'ère pré-industrielle, selon un récent projet de rapport de l'ONU qui prédit l’existence de millions de réfugiés climatiques au cours des prochaines décennies.

Si rien n'est fait pour donner un grand coup de frein aux émissions de gaz à effet de serre, les océans pourraient constituer l’un des plus grands périls de la planète. Le document alerte sur le fait qu’avec l'augmentation prévisible de la fréquence des cyclones, de nombreuses mégapoles proches des côtes, mais aussi de petites nations insulaires, seraient frappées par des inondations chaque année à partir de 2050, même dans les scénarios optimistes.

 

Scenario catastrophe

Le rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), sur les océans et la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires et sols gelés en permanence), prévoit en outre que 30% à 99% du permafrost (couche du sol gelée en théorie toute l'année) fondra d'ici 2100, si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel.

Les experts indiquent que le permafrost de l'hémisphère Nord va libérer sous l'effet du dégel une bombe carbone faite de dioxyde de carbone et de méthane. Ce qui accélérera le réchauffement de la planète. Des phénomènes, déjà en cours, pourraient aussi provoquer la baisse continue des réserves de poissons, source de nourriture de nombreuses populations. Ce qui constitue une réelle menace pour la sécurité alimentaire et un péril pour les revenus des pêcheurs issus des pays pauvres.

L’autre prévision de nature à susciter une grande inquiétude est que les dommages causés par les inondations pourraient être multipliés par 100, voire 1.000 d'ici 2100. La fonte des glaciers provoquée par le réchauffement climatique devrait donner trop puis très peu d'eau douce à des centaines de millions de personnes.

D’après les auteurs du document, les hausses du niveau de la mer au 22ème siècle pourraient dépasser plusieurs centimètres par an, soit environ cent fois plus qu'aujourd'hui.

Le rapport composé de 900 pages, est la quatrième publication spéciale de l'ONU publiée en moins d'un an. Les 3 documents antérieurs ont eu à aborder en profondeur l'objectif de limitation à 1,5 °C du réchauffement climatique, la biodiversité et la gestion des terres ainsi que le système alimentaire mondial.

Last but not least, le rapport sera publié après la tenue, à New York, du Sommet mondial pour le climat en septembre (voir encadré) à l’initiative du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. L’objectif fixé par le patron de l’organisation internationale est d’obtenir des engagements plus forts des pays en matière de réduction des émissions de CO2. Pour avoir un ordre de grandeur, au rythme actuel où vont les choses, les émissions de CO2 conduiraient à un réchauffement climatique de 2 à 3°C d'ici la fin du siècle. ◆

 


Encadré : Sommet mondial pour le climat

Dans l’optique de concrétiser et accélérer les actions visant à mettre en œuvre l'accord de Paris sur le changement climatique, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, organisera le sommet Action Climat le 23 septembre 2019 afin de relever les défis qui se posent à la planète. Ce sommet devrait être une étape déterminante pour la mobilisation en faveur du climat.

«J’appelle l’ensemble des dirigeants à venir à New York avec des projets réalistes et concrets destinés à améliorer leurs contributions déterminées au niveau national d’ici à 2020 afin de réduire des émissions de gaz à effet de serre de 45% au cours des dix prochaines années et d’atteindre l’objectif «zéro émission» à l’horizon 2050», a fait savoir Guterres.

 

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