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Objectifs de développement durable : Le rôle déterminant des banques publiques de développement

Objectifs de développement durable : Le rôle déterminant des banques publiques de développement

Les versements annuels des BPD sont estimés à 2.200 milliards de dollars, soit environ 10% de l’investissement mondial, public et privé.

 

Par M. Diao

 

On dénombre au total 450 banques publiques de développement (BPD) à travers le monde. La répartition à l’échelon mondial des BPD est équilibrée, notamment entre l’Afrique (21 %), l’Amérique (22 %), l’Asie (29 %) et l’Europe (23 %). La taille de ces institutions financières varie d’une région à l’autre. Pour preuve, les BPD africaines sont de petites tailles et ne représentent que 2% des actifs totaux.

En revanche, les trois BPD chinoises ont cumulé, à elles seules, 3 600 milliards de dollars de bilan en 2018. Ce qui représente 32 %du total mondial des BPD. Au-delà de ces caractéristiques édifiantes, il convient de préciser que les versements annuels des BPD sont estimés à 2.200 milliards de dollars, soit environ 10% de l’investissement mondial, public et privé.

C’est dire la grande capacité de ces institutions financières à changer le cours des choses dans la perspective d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Les banques publiques de développement ont également l’avantage de disposer d’une large gamme d’outils financiers pour accompagner leurs différents partenaires.

Il y a notamment les garanties et participations, la délégation de fonds d’autres bailleurs et les dons directs, destinés aux projets. Le levier le plus utilisé reste tout de même les prêts contractés par les États, les collectivités et les établissements publics et les entreprises du secteur privé en charge de missions de service public.

Ce que prône l’ONU Le Sommet de la Finance en commun qui s’est tenu récemment à Paris et ayant fédéré les représentants des 450 BPD était l’occasion pour le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, d’expliquer dans quelle mesure les acteurs financiers précités pouvaient contribuer efficacement à l’atteinte des ODD. Des propositions ont été faites afin que les mandats des banques publiques de développement soient alignés sur les engagements visant à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et les ODD.

L’ONU, qui incite tous les gouvernements à éliminer progressivement les subventions aux combustibles fossiles, avec des objectifs et des plans précis assortis, exhorte les BPD à s'engager à renoncer au charbon, tout en éliminant de toute urgence le financement des combustibles fossiles. L’autre paramètre-clef mis en relief est le financement public du développement qui doit augmenter considérablement le soutien à l'adaptation et à la résilience, en particulier pour les groupes les plus vulnérables, généralement issus des pays du Sud.

La question cruciale de la transparence afin de garantir que tous les financements publics et privés soutiennent les ODD et l'Accord de Paris, a été soulevée. A ce titre, Guterres recommande aux différents pays de travailler ensemble pour déboucher sur l’adoption des normes, des standards et des mécanismes de certification de la finance durable.

Last but not least, l’implication des banques publiques de développement pour l’investissement dans les données et les statistiques, de nature à renforcer la capacité des pays en développement à prendre les décisions nécessaires, fait partie des propositions de l’ONU. Les banques publiques de développement ont été également conviées à partager ouvertement leurs données avec les décideurs pour une action mieux coordonnée, dans l’optique de relever les challenges relatifs au développement durable.

Du chemin reste à faire
La mobilisation internationale au cours des dernières années a poussé l'Union européenne, le Japon, la Corée du Nord, ainsi que plus de 110 autres pays à s’engager pour l’atteinte de la neutralité carbone d'ici 2050. La Chine devrait y parvenir avant 2060. Collectivement, les Etats sont encore loin d’atteindre l’objectif de limiter l'augmentation de la température à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels. Les tendances actuelles convergent vers une hausse de la température de 3 degrés au moins.

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