Les périodes électorales sont une réelle problématique à gérer pour les agents de nettoyage, compte tenu de la désinvolture des candidats. Le coût réel de cette pollution engendrée par les élections est proportionnel aux heures supplémentaires effectuées par les équipes et dont le coût est supporté par les délégataires. Explications de Saïd Zniber, directeur des exploitations de Segedema Maroc, sur la pollution causée par la campagne électorale.
Finances News Hebdo : En cette période de campagne électorale, les villes deviennent des décharges à ciel ouvert où sont jetés des milliers de flyers électoraux. Comment cela affecte-t-il votre activité ?
Saïd Zniber : Effectivement, ces périodes électorales sont une réelle problématique à gérer pour nos agents, compte tenu de la désinvolture des candidats. Notre prestation de nettoiement devient obsolète dans la mesure où nous la réalisons une fois dans la journée pour les axes intermédiaires, et jusqu’à 2 voire 3 fois dans la journée dans les axes principaux. Ceci devient totalement en désaccord avec les besoins du terrain, puisque vous pouvez retrouver ces flyers à n’importe quel endroit et à n’importe quelle heure de la journée. La sensation du travail non fait se fait plus visible, et le client n’hésite pas à saisir l’opportunité de la réclamation, voire de la pénalité.
F.N.H. : Quels sont les moyens (humains et techniques) déployés pour la collecte de ces déchets qui nuisent à l’image de la ville ?
S. Z. : Notre réaction est donc de modifier notre approche, en déployant des équipes volantes afin de suivre un peu le parcours des candidats. Nos surveillants sont plus à l’affût, et l’agent quitte son poste régulier pour effectuer des actions ponctuelles. La bonne gestion de cette mobilité permet de réagir assez rapidement et d’éviter la propagation de ces flyers au gré du vent, ce qui deviendrait une véritable pollution visuelle. Nous augmentons les rotations des petites bennes pour ramasser plus vite les déchets occasionnés par cette campagne.
F.N.H. : Quel est le coût de cette pollution et qui le supporte ?
S. Z. : Le coût réel de cette pollution est proportionnel aux heures supplémentaires effectuées par les équipes en fonction des sites et des besoins. Celui-ci est clairement supporté par les délégataires puisque, généralement, nos conventions sont signées sur la base de forfaits journaliers pour le nettoiement et ce ne sont pas les tonnages des flyers qui vont compenser ces charges salariales supplémentaires. En fait, ce genre de situation (Aïd, campagne électorale, visite officielle) représentent pour les délégataires l’occasion de démontrer leur professionnalisme et leur réactivité sans se préoccuper des dépenses.
Propos recueillis par L. Boumahrou