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Mobilité durable: le Maroc toujours à la traîne

Mobilité durable: le Maroc toujours à la traîne

Quelques projets sont réalisés dans le transport en commun.

Très peu d’incitations pour promouvoir la voiture verte.

 

Par C. Jaidani

La mobilité durable est l’un des défis majeurs que tous les pays du monde veulent relever. Pour certaines métropoles à forte densité démographique, c’est une véritable problématique qui a un coût social et économique énorme. Au Maroc, cette question se pose avec acuité sans pour autant que les ambitions se traduisent par du concret.

Le gouvernement veut investir dans ce domaine, mais les réalisations restent nettement en deçà des aspirations de la population. Au niveau du transport en commun, des efforts sont déployés pour encourager les moyens de locomotion moins polluants. Des villes comme Casablanca et Rabat ont lancé depuis des années leurs propres réseaux de tramways.

D’autres villes comme Marrakech, Tanger et Agadir ont lancé des études de faisabilité pour lancer leurs propres réseaux. Les bus électriques font également partie du programme. Dans le cadre de la COP22, la ville ocre était la première à se doter de ce genre de véhicules.

L’idée a séduit d’autres métropoles. Le transport ferroviaire bénéficie, lui aussi, d’une attention particulière. Plusieurs liaisons ont été renforcées à travers la multiplication de navettes quotidiennes et l’aménagement de la voie permettant de réduire le temps du trajet. Ces dispositions ont incité plusieurs automobilistes à opter pour le train pour leur déplacement, contribuant à réduire les émissions de CO2. Ce phénomène est plus manifeste avec le lancement de la ligne LGV entre Casablanca et Tanger.

Ce projet a réduit le trafic sur l’autoroute et la route. Par ailleurs, il faut noter que des projets similaires sont programmés pour desservir Casablanca-Marrakech, et par la suite Agadir. Les études de faisabilité ont atteint un stade très avancé. Il ne reste que la mobilisation des fonds nécessaires. Quant au parc roulant, l’un des grands pollueurs de l’air, le gouvernement a lancé plusieurs chantiers. Ils sont ciblés et restent confrontés à de nombreuses contraintes.

A cet égard, des programmes ont été déclinés pour renouveler la flotte des poids lourds et celle des taxis pour les remplacer par de nouveaux véhicules moins polluants. Mais les deux projets n’ont pas rencontré une adhésion totale des professionnels, obligeant le gouvernement à renouveler le programme. Pour ce qui est de l’utilisation des carburants propres, le Royaume reste en déphasage avec les normes à l’international. Il est même à contre-courant des tendances actuelles dans les pays développés, qui ont lancé des mesures pour réduire les véhicules roulant en diesel.

Au Maroc, plus de 95% du parc automobile consomment ce carburant. S’agissant de la voiture verte (électrique ou hybride), le bilan reste, lui aussi, décevant. La part de cette catégorie ne dépasse pas 1% du total des ventes. Les prix des véhicules sont peu compétitifs. Les personnes intéressées ne bénéficient pas d’incitations fiscales importantes, à l’exception de l’exonération de la vignette, de la taxe de luxe ou des droits de douane.

D’autres difficultés d’ordre pratique freinent l’émergence de ce segment, comme la faiblesse du nombre de bornes de recharge existantes dans le réseau national d’autoroutes et de routes. Car, sans une volonté politique de la part du gouvernement pour imposer aux stations-service d‘installer ces bornes, il lui sera difficile de convaincre les automobilistes de basculer vers l’électrique. Malgré la diversité de l’offre de véhicules hybrides, très peu d’acquéreurs sont séduits.

Un effort de communication et de sensibilisation doit être fait à ce niveau pour changer les mentalités et lever la méfiance à l’égard de cette technologie. Les automobilistes redoutent des problèmes au niveau du service après-vente, de l’usage ou lors de la revente.

 

 

 

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