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Le Cluster solaire revendique une centaine de membres (entretien)

Le Cluster solaire revendique une centaine de membres (entretien)

 

Le Cluster solaire a mis en place le premier incubateur destiné aux énergies renouvelables et aux greens techs au Maroc.

Fatima Zahra El Khalifa (photo), DG du Cluster solaire, fait le point sur ses principales réalisations.

 

Finances News Hebdo : Quelle est la valeur ajoutée du cluster solaire dans l’écosystème des énergies renouvelables et des greens techs au Maroc ?

Fatima Zahra El Khalifa : Le cluster solaire qui est une association à but non lucratif, regroupe l’ensemble des acteurs de l’écosystème des énergies renouvelables. Il se positionne ainsi comme l’agrégateur des start-up, des PME, des TPE, des fédérations professionnelles et des institutionnels (Masen, AMEE, SIE). A cette vocation, s’ajoute une composante essentielle qui est la partie recherche et innovation.

L’objectif de notre association est de développer des synergies afin de mettre en place des projets collaboratifs et de contribuer à la montée en compétence des capacités des entreprises marocaines opérant dans le secteur des énergies renouvelables.

La valeur ajoutée du cluster se trouve dans sa capacité à répondre aux besoins de tous les types d’acteurs du secteur ou souhaitant opérant dans la branche des énergies renouvelables. Peu importe le stade de maturité de ceux-ci. Par exemple, les besoins peuvent concerner la création de start-up puisque nous avons un incubateur de green tech.

 

F.N.H. : Quelles sont les réalisations-phares du cluster solaire ?

F.Z.E.K. : Il faut savoir que nous avons pu recruter une centaine de membres et une vingtaine de partenaires nationaux et internationaux. Nos bénéficiaires ont reçu une trentaine de formations.

Le cluster a également à son actif le lancement du premier label qualité pour le secteur du photovoltaïque au Maroc. Le cluster a signé par ailleurs un partenariat avec la SFI (groupe Banque mondiale) portant sur la promotion de start-up opérant dans le domaine des cleantechs. Un appel à projet a été lancé pour le financement des projets industriels à petite échelle au Maroc.

Globalement, le bilan de l’année 2018 a été satisfaisant. En 2019, le cluster s’attèlera au renforcement des projets déjà mis en place.

 

F.N.H. : Quelles sont vos actions en faveur de la promotion de l’entrepreneuriat vert au Maroc ?

F.Z.E.K. : Le cluster solaire a mis en place le premier incubateur destiné aux énergies renouvelables et aux greens techs au Maroc. Nous disposons d’un incubateur physique de 300 m2. La CCG a accrédité notre entité afin d’accompagner les start-up. L’association bénéficie ainsi d’un soutien financier de la CCG pour le recrutement des experts, l’accompagnement et la formation des start-up.

Nous sommes également impliqués dans le Fonds Innov Invest. Le cluster solaire accorde des dons et des subventions allant de 100 à 200.000 DH par start-up, et ce de façon annuelle. Cela aide les entreprises innovantes à développer leurs premiers prototypes.

Dans le même ordre d’idées, nous sommes soutenus par plusieurs entités, à l’instar du ministère de l’Industrie grâce à l’accréditation au Programme cluster, avec une subvention de 2 MDH par an. D’autres partenaires (AFD, GIZ, Masen, etc.) appuient également nos initiatives.

 

F.N.H. : Comment jugez-vous l’évolution du secteur des énergies renouvelables en rapport avec le développement industriel du pays ?

F.Z.E.K. : La branche des énergies renouvelables est relativement jeune puisqu’elle a moins de dix années d’existence. Des choses sont en train d’être faites par le ministère de l’Industrie afin d’impliquer davantage tous les acteurs de l’écosystème. Ce qui ne peut être que bénéfique pour l’essor de la branche et donc à l’industrie nationale.

J’estime que les acteurs du cluster doivent travailler ensemble dans l’optique de saisir les opportunités et de dimensionner le marché pour les industriels. A ce titre, le rôle du cluster est de contribuer au renforcement des capacités par le biais de la formation et de l’accompagnement, tout en donnant de la visibilité sur le marché. Nous contribuons aussi à la mise en relation des différents acteurs. Ce qui génère des opportunités d’affaires.

 

F.N.H. : A court et moyen terme, quels sont les défis du cluster solaire ?

F.Z.E.K. : Les principaux défis ont trait à l’augmentation du taux d’intégration industrielle au niveau des grands projets énergétiques de notre pays. L’autre challenge est de contribuer au développement du projet des applicatifs solaires (chauffe-eaux, pompage solaire, etc.). D’autant plus que ce marché est beaucoup accessible aux entreprises de petite taille.

 

F.N.H. : Sur le plan financier, le cluster a-t-il les moyens de ses ambitions ?

F.Z.E.K. : Il est clair que la réponse est non. Notre association est financée par la cotisation des membres en plus de la subvention de 2 MDH mentionnés plus haut.

Je pense que le manque de ressources financières est commun aux structures de type associatif au Maroc. A ce titre, j’exhorte les acteurs à s’impliquer davantage dans les clusters.◆

 

 

Propos recueillis par M. Diao

 

 

 

 

 

 

 

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