Si la fin de l’année 2015 a été fortement marquée par la Conférence climat de Paris (COP21) où le sort de l’humanité était à l’ordre du jour, pris en main par 195 pays qui ont conclu «l’Accord de Paris» ayant pour ambition commune de limiter le réchauffement climatique «nettement en dessous» de 2°C d’ici à 2100, 2016 sera une année de concrétisation de cet accord notamment lors de la COP22 qui se tiendra à Marrakech.
A noter que l’essence de cet accord se trouve déjà au coeur de la stratégie de transition énergétique adoptée par le Maroc sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, conciliant lutte contre les changements climatiques et développement économique.
Cette transition a pris un tournant historique grâce à la remarquable accélération donnée par le Souverain en annonçant, à l’ouverture de la COP21, la volonté du Royaume de porter la part des énergies renouvelables à 42% de puissance installée, objectif fixé pour 2020, et à 52% à l’horizon 2030, ce qui permettra à terme d’éviter l’émission de 13 millions de tonnes de CO2 par an. Cette accélération s’explique également par les richesses des ressources naturelles renouvelables dont dispose notre pays et de son positionnement stratégique.
L’accord de la COP21, finalisé le 12 décembre 2015 après 13 jours de négociations, et qui est une étape-clé franchie, constitue une vraie victoire diplomatique. Il reste cependant à mettre en oeuvre les moyens concrets permettant d’atteindre les objectifs fixés par ledit accord. La prise en compte des risques climatiques a bien mûri chez les investisseurs, comme par exemple, les acteurs de l'énergie solaire qui se sont regroupés au sein du Conseil mondial solaire. Toutefois, cet accord sur le climat reste trop «vague» selon certains scientifiques.
Si la COP21 est une COP de solutions, la COP22 prévue au Maroc sera celle de l’action. Notre pays, plein d’énergie pour l’accueillir, est appelé à renforcer davantage sa prise en main des défis climatiques du futur. Il est à même de le faire car il dispose d'une feuille de route claire et ambitieuse pour le développement des énergies renouvelables et jouit d'une expérience importante dans ce domaine. Je voudrais, pour conclure, souligner deux points : i/ la mise en place de projets ne se situe pas uniquement dans de nouvelles technologies, mais aussi, entre autres, dans des métiers qui permettront demain d’apporter des solutions aux problèmes posés; ii/ L’Afrique, dont le Maroc est la tête de pont, dispose d'un énorme potentiel dans le solaire, l'hydroélectrique ou la géothermie que les pays développés devront assister techniquement et financièrement, et ce, dans le cadre de la justice climatique.
Bio express
Pr. Asmae Arbaoui
Professeur Universitaire à la Faculté des Sciences de Rabat. Spécialiste en physique de la matière condensée appliquée dans le domaine des énergies renouvelables, plus précisément en photovoltaïque. Présidente de l'Association Énergie Solidarité Environnement (EnSEn).