SM le Roi Mohammed VI et le Chef de l’Etat français ont procédé, lors de la visite de ce dernier au Maroc, à la signature de la déclaration conjointe de «L'Appel de Tanger» pour une action solidaire et forte en faveur du climat. Le Souverain a également donné le coup d’envoi des travaux de construction de l'IFMEREE pour un investissement de 95 millions de dirhams.
L’un des moments forts de la visite de François Hollande au Maroc a été la signature de la déclaration conjointe de «L'Appel de Tanger» pour une action solidaire et forte en faveur du climat, par SM le Roi et le Chef de l’Etat français.
La France et le Maroc, respectivement organisateurs de la COP 21 en 2015 et la COP 22 en 2016, réitèrent, à travers cette initiative, leur engagement pour la lutte contre le changement climatique et appellent la communauté internationale à se mobiliser et à agir pour faire face à cette menace universelle.
Cet Appel, qui intervient après «l'Appel de Manille» (Philippines) et celui de Fort-de-France, est une nouvelle sonnette d’alarme que les deux pays tirent pour alerter de l’urgence de la situation et l’impératif d’entreprendre des actions solidaires, fortes et immédiates en faveur du climat. Car faire face à la menace climatique n’est plus un choix mais une obligation qui requiert la convergence des efforts de toute la communauté internationale, ainsi que de toutes les composantes de la société.
Agir «vite, bien et collectivement» pour amplifier la lutte contre le dérèglement climatique est le message que les deux pays ont voulu véhiculer à travers cet appel.
Rappelons que ce rappel intervient à seulement deux mois et demi de la tenue de la COP21 à Paris, un sommet mondial qui devra marquer une étape décisive dans la négociation du futur accord international pour l'après-2020.
C’est même le rendez-vous de dernière chance pour parvenir à un accord universel sur une réduction des émissions de gaz à effet de serre permettant de contenir le réchauffement climatique à 2°C d'ici la fin du siècle.
Raison pour laquelle, le Maroc et la France rappellent l’enjeu des deux conférences (de Paris et Marrakech) sur lesquelles reposeraient l’avenir de l’humanité.
La ministre déléguée chargée de l’Environnement, Hakima El Haité, a déclaré devant l’Assemblée générale de l’ONU que si «Lima est la COP des négociations, Paris des décisions», la COP22, prévue au Maroc, sera «la Conférence de l’action».
En effet, la Conférence de Marrakech constituera également une étape importante dans la lutte contre les changements climatiques, souligne l’Appel de Tanger, dans la mesure où «cet effort à long terme passe par la publication par tous les pays de contributions nationales d'ici la Conférence de Paris, et par l'élaboration de plans nationaux de développement sobres en carbone, et d'adaptation à long terme».
Toutefois, la réussite des deux COP est conditionnée par la capacité des pays développés à honorer leurs engagements pour le financement du Fonds vert, soit la mobilisation de 100 Mds de dollars par an à compter de 2020. Des fonds nécessaires pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique.
L’objectif également des deux COP est d’accélérer la transition vers une économie mondiale verte pour un développement durable alliant les aspirations légitimes au développement avec les impératifs de durabilité des ressources et de réduction des risques environnementaux.
Cela dit, la communauté internationale retient son souffle avant la tenue de la COP 21 qui démontrera si oui ou non la question du climat est au coeur des préoccupations.
Le Maroc donne l’exemple
Même n’étant pas un émetteur de gaz à effet de serre, le Maroc a donné l’exemple en choisissant de devenir un acteur dans la lutte contre le changement climatique. Outre son engagement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 32% d'ici à 2030, le Maroc a lancé, depuis quelques années, une stratégie énergétique nationale qui ambitionne de porter à 42% la part des énergies renouvelables dans la puissance électrique totale installée à l'horizon 2020. Une stratégie ambitieuse qui requiert pourtant une main-d’oeuvre qualifiée afin d’atteindre les objectifs escomptés. C’est dans l’optique de répondre à la demande croissante des ressources humaines dans ce domaine que le Souverain a donné le coup d’envoi des travaux de construction de l’Institut de formation aux métiers des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (IFMEREE) à la Commune urbaine «Gueznaya» (Préfecture de Tanger-Asila), lors de la signature de la Convention de l’Appel de Tanger.
«Doté d'une enveloppe budgétaire de 95 millions de dirhams, ce projet s'inscrit dans le cadre de l'application de la convention de partenariat signée le 31 mai 2011 sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI, entre l'Etat et les professionnels du secteur des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, et portant sur la mise en place et la gestion de trois Instituts de formation aux métiers des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique à Oujda, Tanger et Ouarzazate», a précisé Abdelkader Amara, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement. Dans ce sillage, son homologue français, Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, a déclaré que l’IFMEREE se veut une source d'espoir d'emploi pour les jeunes, saluant au passage les efforts entrepris par le Maroc dans ce domaine, qui lui permettent de transmettre son savoir-faire en la matière à d'autres pays du continent africain
Brève
APM Terminals Tangier s’habille en vert
APM Terminals Tangier, l’opérateur leader du port Tanger Med, joint ses forces aux autres terminaux du réseau APM Terminals, dans le cadre d’une initiative innovante menée par six des plus grands opérateurs portuaires mondiaux. L’objectif de cette initiative, la première de cette ampleur dans le monde de l’industrie du transbordement, est de provoquer un réveil des consciences en matière de protection de l’environnement et de développement durable. Cette première édition mettra l'accent sur trois thèmes principaux : le recyclage et la réutilisation des déchets, la lutte contre le changement climatique et les actions en faveur des communautés riveraines des sites d’implantation.
Lamiae Boumahrou