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Irrigation : L’approvisionnement en eau au coeur des préoccupations

Irrigation : L’approvisionnement en eau au coeur des préoccupations

◆ Pour sortir de sa dépendance à la pluviométrie, le Maroc passe à la vitesse supérieure en matière de politique d’approvisionnement en eau d’irrigation.

◆ Pas moins de 50 grands barrages seront construits dans les trente prochaines années.

 


Par : Amine Elkadiri


 

Le Maroc, son économie et sa croissance, seraient devenus moins dépendants de la pluviométrie ! C’est le chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani, qui le dit. Cette affirmation pour le moins surprenante, qui n’est étayée par aucun chiffre ni argumentaire crédible, a été faite devant les députés lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale à la Chambre des représentants.

On rappellera juste que si l’année 2019 s’est achevée sur une croissance médiocre de 2,7%, c’est précisément à cause du déficit pluviométrique qui a sérieusement affecté la campagne agricole, et en particulier la production céréalière qui n’a pas dépassé 52 millions de quintaux, en baisse de 50% par rapport à 2018 et de 34% par rapport à la moyenne réalisée entre 2008 et 2017.

Au final, la valeur ajoutée agricole en 2019 s’est repliée de 5,4% au lieu d’une hausse de 4% l’année précédente, entraînant dans son sillage celui de la croissance nationale. L’économie marocaine est bel et bien toujours aussi dépendante de la pluviométrie, comme ne manque pas de le souligner l’immense majorité des institutions conjoncturistes internationales ou nationales dans leurs rapports. Il n’y a qu’à voir la joie avec laquelle les fellahs ont accueilli les pluies en ce mois de janvier 2020 pour s’en convaincre.

2 à 3 barrages par an

C’est justement parce qu’il y a une dépendance à la pluviométrie que l’Exécutif passe à la vitesse supérieure dans sa politique d’approvisionnement en eau d’irrigation, et s’est engagé à mettre en service deux à trois barrages chaque année. En effet, dans le cadre du Programme national prioritaire d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027, qui mobilisera un investissement conséquent de 115 milliards de DH, 20 grands barrages d'une capacité de 5,38 milliards de mètres cubes seront construits, l'objectif étant d'atteindre une capacité totale de stockage d'environ 27,3 milliards de mètres cubes après l'achèvement des travaux de ces barrages.

Par ailleurs, 909 sites sont éligibles à la construction de petits barrages. Le programme prévoit aussi la gestion de la demande et la valorisation de l'eau, car il comporte des mesures permettant de poursuivre les efforts menés en la matière, principalement dans le domaine agricole, par la promotion continue des systèmes d'irrigation.

Concernant le projet du plan national de l'eau 2020-2050, il prévoit la construction de 50 grands barrages dans le but de porter à 32 milliards de m3 la capacité de stockage à l'horizon 2050. Il prévoit en outre des projets de connexion interbassins, les fameuses autoroutes de l’eau, dans l'optique d'une gestion souple et intégrée entre les zones à abondance et celles d'usage ainsi que la mise en place de 20 à 30 petits barrages. Le coût global prévisionnel de ce plan s'élève à quelque 383 milliards de DH sur les trente prochaines années.

 

 

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