Ce sera la toute première offre de financement green exclusivement consacrée aux PME.
Elle sera prochainement lancée par le ministère de l’Economie et des Finances.
Par A. Diouf
Les petites et moyennes entreprises (PME) pourront bientôt participer massivement à la réalisation des projets de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) du Maroc, visant à baisser les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Royaume de 45,5% à l’horizon 2030.
C’est du moins ce qui ressort d’une étude que vient de mener le ministère de l’Economie et des Finances avec ses partenaires du FSD Africa et de l'Ambassade britannique au Maroc (Foreign Commonwealth Development Office). Une étude portant sur l'accessibilité et la diversité des offres financières disponibles pour les PME au Maroc, et sur la capacité de ces entreprises (qui représentent 93% de l'ensemble des entreprises du pays et emploient 46% de sa main-d'œuvre) à accélérer la transition du pays vers l'économie verte.
Selon elle, l'offre de financement vert a augmenté dans le Royaume. En effet, qu’il s'agisse des institutions publiques mandatées pour soutenir les entreprises marocaines, des institutions régionales et continentales de financement du développement ou des banques commerciales locales, il existe un écosystème de plus en plus sophistiqué d'acteurs capables de stimuler la croissance des petites entreprises marocaines innovantes par le biais de la dette, des fonds propres et des subventions. Néanmoins, et face à la demande croissante d'instruments de financements verts, un effort supplémentaire doit être fourni à travers des systèmes de financements innovants pour combler le gap de financement.
FSD Africa s’occupe de la conception
FSD Africa, l’un des partenaires de l’étude, s’est porté volontaire pour concevoir un nouvel instrument financier qui augmentera la disponibilité et l'accessibilité du financement vert pour les PME marocaines. Lesquelles devraient jouer un rôle important dans la réalisation de la CDN du Maroc, avec environ 40% des actions d'atténuation (15,5 milliards de dollars américains) et 55% des actions d'adaptation (22 milliards de dollars américains) à mettre en œuvre par les PME, soit directement, soit par le biais de la sous-traitance aux grandes entreprises.
Réagissant par rapport au projet, la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fatah, a déclaré : «Nous notons avec satisfaction la pertinence de cette étude couvrant une analyse des lacunes de l'offre et des besoins de financement vert ciblant les PME, pour la conception d'un nouvel instrument qui pourrait répondre à la demande non satisfaite des PME en termes de financements verts. En effet, ce travail tombe à point nommé pour accompagner les efforts entamés afin de mettre en œuvre l’orientation stratégique du Royaume visant à inscrire la durabilité comme pilier du développement. A cet égard, nous tenons à saluer l’appui de la coopération britannique dans la réalisation de cette étude».
Signalons que l'analyse GAP du projet a permis de dégager une image claire des domaines nécessitant une action au sein de l'espace du financement vert. C’est le cas de certaines industries clés comme la construction, le transport et la production d'électricité qui ont un fort potentiel d'écologisation, mais sont mal desservies par les lignes de crédit vertes, alors que des domaines tels que l'agriculture sont bien couverts. En outre, l'étude conclut que des secteurs clés tels que la pêche et l'habitat durable restent pratiquement à l'écart des offres de financement vert et doivent être pris en compte. Enfin, l'étude souligne l'absence d'instruments clés tels que les produits d'assurance et de garantie verts, ou des fonds d'investissement exclusivement conçus pour les activités vertes.