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Fellah online : L’école et le dispensaire

Fellah online : L’école et le dispensaire

 

La gestion des ressources humaines des administrations publiques est un véritable casse-tête dans le monde rural, surtout pour les trois principaux départements, à savoir l’Education, la Santé et l’Intérieur. Pour les deux premiers qui ont une vocation sociale, la problématique est plus pointue.

C’est dans la campagne, et surtout dans les régions enclavées, où la déperdition scolaire est la plus élevée. Contrairement à ce que veut véhiculer Noureddine Ayouch par son initiative de l’enseignement de la darija, notre système éducatif souffre du désintérêt du personnel, surtout des enseignants. 

Ce n’est pas un problème de langue; mais de moyens humains d’abord. Ils trouvent les conditions de travail peu confortables comparativement avec leurs collègues dans les villes. Les femmes optent le plus souvent pour l’astuce du regroupement familial pour fuir ce calvaire. 

Elles ont plusieurs raisons qui justifient leurs agissements. Il  y a notamment les risques d’agressions, l’absence de foyer, le minimum de moyens de confort comme l’eau, l’électricité ou l’assainissement. Le transport est lui aussi un autre handicap majeur pour dissuader ces fonctionnaires. L’enseignant passe le plus clair de son temps à penser à son quotidien et à la façon avec laquelle il va le gérer au lieu de se consacrer à éduquer les enfants du Maroc profond.

Le même constat est similaire pour le secteur de la Santé. Les exemples ne manquent pas. J’ai visité personnellement un dispensaire flambant neuf. Il n’est pas situé dans les confins perdus du Sahara ou dans les montagnes, mais dans la province de Benslimane, à moins de 70 kilomètres de Casablanca. 

Le local est équipé, mais il ne peut pas fonctionner, car il n’y a ni médecins ni infirmiers. D’autres centres de santé travaillent à temps partiel ou quelques jours dans la semaine. La cause est l'absence du personnel qui collabore clandestinement dans le privé aux salaires plus attractifs et aux conditions d’exercice plus confortables.

Certes, le ministère souffre d’un sous-effectif. Quand on raisonne en termes de personnel médical ou paramédical par rapport à la population, on trouve que le Maroc est nettement moins loti par rapport aux pays de la région. Mais il est regrettable qu’une bonne partie de l’effectif soit déployée dans les grandes villes ou dans l’administration, alors que le monde rural en a grandement besoin.

Le Royaume est toujours à la traîne dans le classement mondial de l’indice de développement humain, à cause notamment des retards enregistrés à ce niveau.

Il est important, dans le cadre de la régionalisation, d’entamer une nouvelle approche pour les secteurs de l’enseignement et de la santé. Ces départements continuent d’engloutir des sommes colossales, surtout au niveau de la masse salariale, pour des résultats très en deçà des objectifs. 

 

c.jaidani@financenews.press.ma

 

 

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