Accélération de la cadence d’implémentation des différents programmes nationaux (assainissement, eau, déchets, air, etc.) durant l’année 2018.
Le lancement du projet de réutilisation d’un milliard de mètres cubes d’eaux usées d’ici 2040 est l'un des projets-phares pour 2019.
Sur le front de la protection de l’environnement et de la promotion de l’économie verte, du chemin reste encore à faire. Pour autant, cette réalité ne doit en aucun cas occulter les grandes avancées du Royaume en la matière. D’ailleurs, l’année 2018 a été marquée par le lancement de la Stratégie nationale de développement durable, et un ensemble de politiques publiques qui devraient aider le pays à atteindre ses objectifs.
C’est dans ce contexte que le Secrétariat d'Etat chargé du Développement durable a organisé récemment à Rabat une rencontre dont l’objectif est d’édifier l’opinion sur les réalisations de l’année précédente et les perspectives pour 2019.
2018, une année charnière
Sous l’œil bienveillant de son ministre de tutelle Aziz Rabbah, Nezha El Ouafi, secrétaire d'Etat chargée du Développement durable, a rappelé que son département s’est attelé en 2018 à l’accélération du rythme de réalisation du Programme national d’assainissement liquide (PNA) et ceux de Gestion des déchets ménagers (PNDM) et d’assainissement liquide intégré (PNAM) qui permettra la généralisation des services d'assainissement liquide dans le monde rural. L’accent a également été mis sur l’implémentation du Plan national d'amélioration de la qualité de l'air (PNAir).
La rencontre était l’occasion pour la secrétaire d’Etat de rendre publics les derniers chiffres-clés inhérents aux programmes précités, tout en rappelant certains enjeux de taille. «La dégradation de la qualité de l’air coûte au Royaume près de 10 Mds de DH par an», alerte-t-elle.
Le PNair lancé en 2018 devrait porter le nombre de stations de mesure de la qualité de l’air de 29 à 101 stations à terme.
A noter aussi que plus de 2,4 Mds de DH ont été investis dans la gestion des déchets ménagers durant la période 2008-2018. En effet, le secrétariat d’État chargé du Développement durable a consacré, dans le cadre du PNDM, plus de 2 Mds de DH à la programmation de projets destinés à la réalisation des travaux de réhabilitation de 11 décharges non contrôlées (80 MDH) et la construction de 14 centres d’enfouissement et de valorisation des déchets (1,73 MMDH).
Pour rappel, une stratégie et un plan d’action national en matière de valorisation des déchets ont été préparés au cours de l’année 2018. L’ambition de celle-ci étant de structurer plusieurs filières relatives, entre autres, aux déchets plastiques, batteries usées, déchets des équipements, etc.
Toujours au registre des réalisations, le Plan national d’assainissement liquide a permis la mise en place de 140 stations d’épuration.
1 Md de DH pour le monde rural
Le point d’orgue de la présentation d’El Ouafi a été l’annonce d’un vaste programme d’égouts destiné au monde rural qui mobilisera un investissement d'1 milliard de DH. Cette initiative contribuera à la réduction des disparités territoriales en matière d’infrastructures de base, notamment entre le milieu urbain et le monde rural.
Rappelons qu’une enquête révélée récemment dans les brefs du Plan, produite par le haut-commissariat au Plan (HCP), montre qu’au Maroc 4 personnes sur 10, soit 38,4% des Marocains, déclarent avoir des problèmes en matière d’assainissement liquide.
Soulignons enfin que parmi les principaux chantiers de 2019, il y a lieu de citer le lancement du projet de réutilisation d’un milliard de mètres cubes d’eaux usées d’ici 2040 pour un investissement de 600 MDH. A ce titre, la nouveauté annoncée est qu’une fois traitées, les eaux pourraient aussi être utilisées dans l’irrigation des cultures. ◆
M.D