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Changement climatique : Chaleurs records au Maroc en 2015

Changement climatique : Chaleurs records au Maroc en 2015

abdellah mokssit

L'agence météorologique américaine a annoncé récemment que les 7 premiers mois de l'année 2015 ont été les plus chauds de l'Histoire.Le Maroc, comme le reste du monde, n’est pas épargné par l'impact direct des changements clima­tiques négatifs. Selon Abdallah Mokssit, directeur de la Direction nationale de la météorologie et expert mondial de renom, l’année 2015 a été particulièrement chaude, précisant que la température moyenne est plus éle­vée que la moyenne de 3 à 4 degrés.

Finances News Hebdo : L'agence météo­rologique américaine a annoncé récem­ment que les 7 premiers mois de l'année ont été les plus chauds de l'Histoire pour l'ensemble de la planète. Qu’en est-il du Maroc ? Avez-vous enregistré des records de chaleur en 2015, particulièrement en juillet et août ?

Abdallah Mokssit :  Cette année a été, en effet, particulièrement chaude. Ainsi, depuis mai, une succession de vagues de chaleur a intéressé notre pays,changement climatique notamment durant les mois de mai, juillet et août.

Ces vagues de chaleur sont à l’origine du thalweg saharien, qui s’est creusé vers le Sud et l'intérieur du pays, tout en générant un flux d’Est à Sud, faisant monter de l'air continental sec et chaud, en provenance du Grand Sahara vers le Sud du pays, puis vers les régions intérieures du pays.

Une comparaison entre la température moyenne mensuelle de cette année et la normale sur les 30 dernières années montre effectivement que la moyenne de cette année est plus élevée que la moyenne, de 3 à 4 degrés; surtout pendant les mois de mai et juillet 2015, qui ont effectivement connu des vagues de chaleur successives.

On peut remarquer aussi que la vague de chaleur qui a intéressé notre pays durant la période du 10 au 15 mai 2015 a été exceptionnelle, tant par sa durée que par son intensité. Les températures maximales et minimales ont été inhabituellement élevées.

Les températures ont subi une hausse sensible sur l’ensemble du pays, et pendant toute cette période. De même, de nouveaux records ont été enregistrés pendant le mois de mai. Ainsi, le thermomètre a atteint 46 degrés à Laâyoune, le 13 mai, 46,1 à Agadir, le 12 mai, et 45,8 à Sidi-Slimane, (Voire tableau)

Le mois de juillet 2015 a été aussi particulière­ment chaud, avec la succession de 3 vagues de chaleur. Même si les records du mois n’ont pas été battus, les valeurs enregistrées étaient, tout de même, très proches des records.

F.N.H. : Quel est l’impact de cette hausse de température sur la planète, d’une manière générale, et sur notre pays, en particulier ? 

A. M. : Le Giec, un groupe d'experts internatio­naux du climat, a montré que la température à la surface du globe s'est élevée de près d'un degré Celsius, depuis le début du 20ème siècle, et jusqu'à 2,5 degrés, dans certaines parties d'Afrique, d'Asie, d'Amérique du Nord et du Sud.

Au cours des dernières années, on a observé un déséquilibre dans le climat, partout dans le monde. Le Maroc, n’a pas été épargné par l'impact direct des changements climatiques négatifs tels que la hausse des températures et la fonte des neiges et la hausse du rythme des événements extrêmes tels que les vagues de chaleur. Il y a aussi des implications indirectes, notamment l’élargissement des régions semi-arides au détriment des zones humides et semi-humides.

Les rapports nationaux et internationaux indiquent également l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes : les dernières inondations qu’a connues le Maroc durant les années 2008, 2009, 2010 et 2014 en sont un exemple.

F.N.H. : Quelles sont les mesures à prendre pour faire face aux changements clima­tiques dont les effets se font de plus en plus ressentir ?

A. M. : Comme nous l'avons mentionné, le cin­quième rapport publié par le Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat a relevé que les activités humaines sont, en grande partie, responsables du réchauffement climatique. Il y a un consensus international sur l'existence de plusieurs solutions possibles pour freiner cette hausse, et les dommages qu’elle peut causer, comme l’élévation du niveau de la mer et la fonte des neiges, ainsi que l'augmentation des phéno­mènes climatiques extrêmes.

La solution peut être classée en deux sections : la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'adaptation au changement climatique pour réduire l’impact sur les différents domaines socio­économiques.

Propos recueillis par L. Boumahrou

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