Pénuries au Royaume-Uni en cas de Brexit sans accord

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LONDRES (Reuters) - Le Royaume-Uni sera confronté à des pénuries de nourriture, d’essence et de médicaments en cas de sortie de l’Union européenne sans accord, avec des blocages dans les ports et le rétablissement d’une frontière physique en Irlande, selon des documents officiels publiés par le Sunday Times

Le Times souligne que ces prévisions du gouvernement britannique ne présentent pas le scénario du pire, mais bien les répercussions les plus probables d’un Brexit sans accord.

Une version démentie par Michael Gove, ministre chargé des préparatifs du divorce. Ces documents, a-t-il dit sur Twitter, décrivent la pire des situations et des “mesures très significatives ont été prises ces trois dernières semaines pour accélérer la préparation du Brexit”.

Le ministre de l’Energie, Kwasi Kwarteng, a quant à lui assuré sur Sky News que le Royaume-Uni serait “pleinement préparé” à quitter l’UE le 31 octobre.

“Je pense qu’il y a beaucoup d’alarmisme dans l’air et qu’un grand nombre de personnes jouent la carte du ‘projet peur”, a-t-il déploré dimanche, en reprenant une expression - “Project Fear” - popularisée par les partisans du Brexit lors de la campagne référendaire de 2016 pour décrédibiliser les mises en garde des “Remainers” sur les conséquences d’un divorce avec les Européens.

“Nous serons parfaitement prêts à sortir sans accord le 31 octobre”, a insisté le ministre.

Au 10, Downing Street, les services du Premier ministre Boris Johnson ont rappelé leur ligne de conduite en cas de fuites de présumés rapports officiels: pas de commentaire.

OPÉRATION YELLOWHAMMER

Selon les documents publiés par le Sunday Times, jusqu’à 85% des camions qui traversent la Manche “pourraient ne pas être prêts” pour les autorités douanières françaises, ce qui signifie que des perturbations dans les ports pourraient durer jusqu’à trois mois avant une éventuelle amélioration du trafic.

Le gouvernement juge par ailleurs probable le rétablissement d’une frontière physique entre la République d’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord, dans la mesure où les plans envisagés actuellement afin d’éviter des contrôles généralisés se révéleront inopérants, précise le Times.

“Compilé ce mois-ci par le Bureau du Cabinet sous le nom de code ‘Opération Yellowhammer’, le dossier offre un rare aperçu du plan secret du gouvernement pour éviter un effondrement catastrophique des infrastructures du pays”, écrit le Times.

Le Royaume-Uni se dirige tout droit vers une crise constitutionnelle et une sortie de l’UE, alors que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a promis que le pays quitterait le bloc communautaire à la date du 31 octobre, avec ou sans accord.

L’opposition fourbit ses armes pour tenter d’éviter, dès la rentrée parlementaire, le 3 septembre, cette issue qui inquiète les milieux économiques.

Après trois années au cours desquelles le Brexit a dominé les affaires européennes, le bloc a refusé à plusieurs reprises de revenir sur l’accord de retrait négocié en novembre dernier avec Theresa May, prévoyant notamment une clause de sauvegarde (backstop), qui a pour but d’éviter le rétablissement d’une frontière physique entre la République d’Irlande et la province d’Irlande du Nord.

Boris Johnson dira la semaine prochaine à Emmanuel Macron et à Angela Merkel que le parlement britannique n’a pas les moyens de s’opposer à la rupture entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a appelé cette semaine à voter une motion de défiance contre le successeur de May et à mettre sur place un gouvernement “provisoire strictement limité dans le temps” qui repousserait la date du Brexit au-delà du 31 octobre et organiserait de nouvelles élections législatives.

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