Si cet amendement est définitivement adopté dans la loi de finances 2021, il permettra de loger des biens résidentiels dans des fonds OPCI, chose qui n'est pas possible jusqu'à présent. Si cette disposition est accueillie avec enthousiasme par l'écosytème de la promotion immobilière, de nombreux "puristes" de la gestion d'OPCI sont sceptiques.
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Cette mesure est très intéressante, mais il faut la faire suivre par un cadre juridique spécifique, indique Karim Tazi, directeur général délégué – Pôle Conseil et transaction au groupe A. Lazrak et member of the Royal Institution of Chartered Surveyors (MRICS), dans une déclaration à l'agence MAP. "Le bail résidentiel aujourd'hui ne protège pas beaucoup les bailleurs", explique-t-il. "Je pense qu'il faudra aussi un accompagnement dans ce sens pour équilibrer les rapports bailleurs, locataires. Il sera aussi intéressant de mettre en place des assurances, ce qui va permettre d'améliorer l’attractivité", a-t-il poursuivi, relevant que les effets de cette mesure vont se sentir sur le plus long terme.
Les professionnels du secteur mettent également en avant les difficultés qu'ils pourront rencontrer pour faire évacuer les mauvais payeurs en cas d'incidents de paiements.
Selon les estimations de professionnels consultés, le rendement locatif dans le résidentiel serait en moyenne de 6% contre 8,5% dans l'immobilier professionnel considéré lui beaucoup moins risqué et donnant de la visibilité à long terme aux investisseurs.
Des professionnels consultés sont unanimes quand il s'agit de saluer le contrôle strict effectué par l''AMMC concernant les dossiers de lancement de fonds d'OPCI pour protéger au mieux l'épargne institutionnelle investie dans ces fonds. Pour eux, les risques sont encore plus élevés quand il s'agit de fonds constitués de biens résidentiels, certains promoteurs pouvant potentiellement tenté d'y intégrer des invendus, ce qui augmenterait les risques et réduirait considérablement le rendement des fonds pour les épargnants.
A.H