Nouvelle donne pour Total Maroc

Nouvelle donne pour Total Maroc

Depuis que le Conseil de la concurrence a rendu public, en février dernier, son avis sur les marges des pétroliers, où il a jugé inapproprié leur plafonnement, les investisseurs ont pendant longtemps spéculé sur la décision finale du gouvernement. Certains ont parié qu'il allait respecter cet avis, quand d'autres ont préféré rester prudents, estimant que le gouvernement pouvait toujours appliquer ce plafond. 

Dans ce débat, tous les analystes qui couvrent le dossier Total ont eu la même position : même en cas de plafonnement, Total Maroc est une entreprise résiliente qui, grâce à la diversification vers des produits à forte valeur ajoutée, va préserver ses marges.

De plus, dans tous les cas, sa trésorerie lui permet de maintenir un bon rendement pour ses actionnaires. Résultat : le cours s'est stabilisé. Mais avec un plafond à 1.350 DH, 30% sous ses plus hauts de 2018. 

Cette décote peut s'expliquer par l'existence, en trame de fond, d'une enquête du Conseil de la concurrence sur des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur que les pétroliers, surtout Total Maroc, n'ont jamais réellement commentées jusqu'à ce 6 février.

En effet, dans un communiqué, l’entreprise cotée à la Bourse de Casablanca "notifie" aux investisseurs qu'une procédure du Conseil de la Concurrence est en cours. Elle est relative à "l'existence alléguée de pratiques anticoncurrentielles sur le marché des hydrocarbures". 

Total Maroc évoque l'article 15 de la loi relative à l'appel public l'épargne pour justifier cette communication. Selon cet article, "les personnes morales ou organismes faisant appel public à l'épargne sont tenus de publier... aussitôt qu'ils en ont pris connaissance, toute information portant sur leur organisation, leur situation commerciale, technique ou financière, et pouvant avoir une influence significative sur les cours en Bourse de leurs titres ou une incidence sur le patrimoine des porteurs de titres". Or, l'enquête ne date pas d'hier, ce qui suggère la survenance de nouveaux éléments (risque d'amende par exemple ?). 

Total Maroc, qui dit coopérer pleinement avec les services d'instruction du Conseil de la Concurrence, affirme "préparer les éléments de réponse appropriés".

L'action a perdu 10% en clôture, sans toutefois qu'il y ait "bousculade" ou panique particulière.

 Voici un nouveau test pour la résilience de l'action Total Maroc en Bourse... 

 

A.H 

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