Ports : Les professionnels redoutent l’encombrement

Ports : Les professionnels redoutent l’encombrement

◆ Plusieurs secteurs rencontrent des difficultés de «ravitaillement».

◆ Les professionnels attirent l’attention sur le risque d’encombrement des marchandises dans les ports.

 


Par : Badr Chaou


 

On ne peut que se féliciter que le Maroc est pris le taureau par les cornes dès l’annonce de l’apparition des premiers cas de contamination au Covid-19. Les autorités du Royaume ont, sans hésiter, adopté les mesures nécessaires, allant jusqu’à la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, via un ensemble de mesures exceptionnelles.

La «situation» que vit le pays actuellement ainsi que les difficultés rencontrées par les fournisseurs étrangers également touchés par les problèmes engendrés par cette crise sanitaire mondialisée, ne sont pas sans conséquences sur l’activité commerciale d’une grande majorité d’entreprises installées au Maroc.

Des secteurs en manque de ravitaillement

Cette crise implique de sérieux problèmes de ravitaillement pour certains produits nécessaires à l’activité de plusieurs secteurs et industries. Pour certaines entreprises basées au Maroc, les matières premières importées commencent à manquer. C’est le cas, entre autres, de l’industrie pharmaceutique, mais aussi des biens de consommation. «Les escales des bateaux, les administrations qui s’en occupent ainsi que les opérations de chargement et déchargement fonctionnent. Mais pas comme avant. Plusieurs produits importés de Chine sont freinés (électronique, matières premières pour l’industrie pharmaceutique...) à cause de l’arrêt de certaines usines notamment. Les biens de consommation destinés au tourisme sont également bloqués du fait de l’arrêt de toutes les unités touristiques», indique Aziz Mantrach, vice-pré- sident de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) et président de l’Association professionnelle des agents maritimes (APRAM), contacté par Finances News Hebdo.

Les exportations sont également impactées. «Pour ce qui est des volumes d’export qui transitaient par les ports marocains, ils sont devenus aussi de plus en plus faibles pour plusieurs raisons dont la fermeture de plusieurs entreprises, et le confinement au niveau de l’Union européenne, principal client de nos exportations», explique Mantrach.

Risque d’encombrement

Depuis le confinement, plusieurs entreprises marocaines ont arrêté leurs activités dans l’objectif de préserver leur personnel, ou suite à l’arrêt d’activité de leurs fournisseurs comme pré- cité. Les professionnels redoutent que cela n’engendre une situation d’encombrement sur les quais, comme le relate Aziz El Mantrach : «Les importations destinées à certaines entreprises sont restées coincées aux ports parce que ces dernières ne les sortent pas. Les marchandises restent donc à quai. Ceci risque d’engendrer des encombrements aux ports et par conséquent les bateaux ne trouveront pas assez d’espaces pour le déchargement».

Selon un autre professionnel, les marchandises en cours de livraison s’ajoutent à celles déjà stockées au niveau des ports, ce qui entraîne plus de cargaisons bloquées.

L’ANP se mobilise

Face à cette situation, l’Agence nationale des ports (ANP) a réagi. Elle a indiqué à travers plusieurs communiqués, que les ports maintiennent leurs activités et que plusieurs mesures assurant le bon fonctionnement ont été prises. «En ce moment de crise sanitaire, le port d’Agadir a mis en place un ensemble de dispositifs permettant d’assurer la continuité de ses activités en termes d’accueil des navires et de réception des marchandises, aussi bien à l’import qu’à l’export», a ainsi souligné l'ANP dans un communiqué. De même pour le port de Jorf Lasfar, selon la même source : «Grâce à l’engagement de l’ensemble des partenaires de l’Agence nationale des ports qui concourent à l'accueil des navires et au transit des marchandises, le fonctionnement du port de Jorf Lasfar n’a pas été impacté par les retombées du Covid-19, notamment les produits de première nécessité (céréales, aliments de bétail, hydrocarbures…) et les marchandises nécessaires pour le fonctionnement du complexe industriel de l’OCP, la centrale thermique et les autres unités industrielles».

L’ANP souligne également que le niveau d’activité du port de Casablanca est normal en termes de transit des marchandises pour ce qui est des produits de première nécessité (céréales, sucre, aliments de bétail, huile alimentaire, …).

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